Une organisation non gouvernementale RET (The foundation of the Refugee Education Trust) organise des séances de mise à niveau depuis l’année passée pour des élèves rapatriés à Giharo, province de Rutana. L’intégration se passe bien dans les différentes écoles de cette commune.
Protais Nshimirimana, un des élèves rapatriés de la Tanzanie ne cache pas sa joie : « J’ai suivi cette mise à niveau en français et en kirundi et je me débrouille bien à l’école. »Venu du camp de réfugié de Mutabira, ce jeune de 16 ans étudie actuellement au lycée communal de Butezi en 8ème. Cette mise à niveau lui a été très bénéfique même si il n’a pas encore atteint le niveau de ses camarades de classe.
Commune Giharo, à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la province Rutana. Un centre de mise à niveau pour des élèves rapatriés est situé non loin des bureaux de la commune. Tous les quatre mois, il accueille presque trois cents élèves rapatriés de Tanzanie pour leur mise à niveau. Il dispose de deux dortoirs, l’un pour les garçons et l’autre pour les filles ; un réfectoire, des salles de classes, une maison pour les professeurs et un bureau du directeur du centre.
Une formation bien préparée
Sur place, 230 jeunes déjeunent au réfectoire. Selon leur encadreur, ils sont arrivés la veille. « Ils viennent d’arriver et nous allons rapidement procéder à la vérification de leur origine pour que des intrus ne puissent pas bénéficier de cette formation », ajoute-t-il.
Ensuite, poursuit cet encadreur, les professeurs donnent des tests à ces élèves pour évaluer leur niveau de français et de kirundi avant que la mise à niveau proprement dite. Selon toujours cet encadreur, les professeurs dispensent un enseignent similaire à celui des écoles traditionnelles ; puis vient la passation des examens. Et c’est à partir des résultats obtenus que les élèves sont envoyés dans différentes écoles.
Après, cette formation, souligne-t-il, les dossiers des enfants constitués par des bulletins des écoles qu’ils fréquentaient en Tanzanie sont envoyés à la direction provinciale de l’enseignement pour leur trouver des places. « Nous collaborons bien avec le direction de l’enseignement et tous ceux qui suivent cette formation trouvent des places et se débrouillent bien à leur sortie. »
Un succès pour les bénéficiaires
Daniel Nsengiyumva, finaliste au lycée communal Butezi, confirme le succès de cette formation. En tant qu’élève intermédiaire chargé de suivre les autres élèves, il constate une amélioration des élèves rapatriés ayant suivi cette formation : « Ils réussissent mieux car ils ont soif d’apprendre la langue française plus que ceux qui sont nés au pays et qui suivent les cours en français depuis longtemps. »
Même son de cloche chez les parents de ces élèves rapatriés de Giharo. P.M est fier que sa fille ait suivi cette formation et intégré une école burundaise. Toutefois, il indique que le centre est très sélectif dans le choix des élèves à former si bien que beaucoup d’enfants rapatriés ne sont pas assistés.
Les encadreurs du RET comprennent cette inquiétude. Seulement, expliquent-t-il, ces rapatriés doivent comprendre que le centre accueille des enfants après des enquêtes de terrain pour vérifier que ceux qui seront accueillis sont réellement des nécessiteux : « Il arrive parfois qu’on refoule des jeunes qui sont déjà ici après avoir constaté qu’ils ont menti. » Cet encadreur ajoute aussi que ces rapatriés doivent attendre le tour de leurs enfants ; car la formation se passe tous les quatre mois.