Une nouvelle confrontation a eu lieu vendredi 28 octobre entre les agriculteurs de la Cogerco et ceux de la canne à sucre sur le terrain en conflit dans la commune de Gihanga. Les agriculteurs du coton se disent dépassés par les événements. Ils demandent une protection auprès de l’autorité compétente.
« Nous sommes des agriculteurs du coton. Et nous pratiquons cette activité sur une propriété qui nous a été attribuée par l’Etat. Mais nous nous étonnons de voir chaque fois des gens qui se disent du camp de Nahum venir nous perturber en nous empêchant de cultiver arguant que nous avons usurpé leur propriété », se lamentent les agriculteurs de coton rencontrés dans la localité de Kagwema II, à la 3e avenue, dans la commune Gihanga, province de Bubanza.
Or, raconte un des représentants de ces agriculteurs, la superficie qui leur a été accordée n’a rien à voir le périmètre qui appartient à Nahum. Ce dernier a une étendue de plus de 1000 ha où il cultive de la canne à sucre, depuis plus de 10 ans. Ce représentant explique que la superficie qui leur a été attribuée était jusque-là inexploitée.
« Au départ, nous nous sommes confiés aux autorités communales pour que nous ayons des lopins de terre à cultiver, en vain. Nous nous sommes retournés du côté de la Cogerco et cette dernière nous a donné l’autorisation d’exploiter cette superficie vide », ajoute-t-il.
Des affrontements
Ces agriculteurs se disent être constamment perturbés par le camp Nahum. Il y a eu des affrontements entre ces agriculteurs de coton et ceux de la canne à sucre.
« Vendredi 28 octobre, des gens munis de tracteurs, bâtons, pierres et machettes ont fait irruption dans nos champs. Ils nous ont battus à mort disant que nous avons confisqué leur propriété. Il y a eu plusieurs blessés graves. J’ai failli mourir d’une hémorragie interne, n’eût été l’intervention d’un médecin car j’avais eu une hémorragie interne », raconte une des victimes.
Selon cette dernière, les agriculteurs se préparaient à planter le coton. Mais les cultures de maïs déjà plantées ont été endommagées par ces tracteurs. Pour ces agriculteurs, ces agissements des gens de Nahum dépassent l’entendement.
C’est le ras-le-bol du côté de ces agriculteurs. Ils demandent d’être protégés. Et de faire observer que Nahum a été incapable de rentabiliser la propriété qu’on lui a attribuée.
« En cultivant, nous mettons beaucoup de moyens et d’un coup on voit quelqu’un qui vient endommager nos cultures. Nous sommes déstabilisés. C’est aberrant et insupportable », s’indignent-ils.
Par ailleurs, ils disent ne pas voir les dividendes tirés de la culture de la canne à sucre. Il y a plus de 10 ans, font-ils savoir, que Nahum exploite ces propriétés, mais on ne voit pas les produits dérivant de la canne à sucre.
Et de s’interroger : « Mais pourquoi continue-t-il de cultiver de la canne à sucre alors qu’il ne produit pas de sucre ? Nous voyons que c’est une grande perte pour l’Etat. On n’en tire rien. Que l’Etat réattribue cette superficie à la population. Nous mourons de faim alors qu’il y a autour de nous des étendues non exploitées.»
Iwacu a contacté le camp Nahum, sans succès.
Une solution provisoire mais…
Aux lendemains des échauffourées, une délégation comprenant des représentants de la présidence de la République, de la Cogerco et ceux de l’administration s’est rendue sur le terrain litigieux pour départager les parties en conflit.
Léopold Ndayisaba, administrateur de Gihanga, assure qu’une solution pacifique et provisoire a été trouvée entre les deux parties en conflit : « Ils se sont entendus de laisser les agriculteurs du coton continuer à exploiter l’étendue de 5530 ha déjà labourée pour cette saison culturale. Si on découvre, après les enquêtes, que cette partie ne leur appartient pas, ils vont dégager le périmètre.»
Pour le cas de la personne blessée lors des échauffourées de vendredi dernier, il signale qu’elle a été soignée. A ceux qui disent que le projet de la culture de la canne à sucre ne donne pas de résultats, il rassure que ce projet se tient debout aujourd’hui : « En fait, ils vont utiliser cette fois-ci les eaux de la rivière Kagunuzi. »
Au moment où les cultivateurs du coton disent que ces terres ne sont pas propices à la canne à sucre, M. Ndayisaba souligne que des études ont été faites avant l’installation de ce projet et ont donné des résultats positifs.
1. Vous écrivez:« « Mais pourquoi continue-t-il de cultiver de la canne à sucre alors qu’il ne produit pas de sucre ? Nous voyons que c’est une grande perte pour l’Etat. On n’en tire rien… »
2. Mon commentaire
Le 10 janvier 2017, donc il y a exactement CINQ ANS ET 10 MOIS, un certain Nyabenda mettait une vidéo sur Youtube.com avec ces explications:« Nahun Barankiza, PDG de Tanganyika Sugar Industries informe l’opinion nationale qu’une fois les formalités bancaires signées, EN 12 MOIS cette usine commencera à fonctionner.
Tanganyika Sugar Industries utilise pour le moment plus de mille ouvriers et elle compte embaucher plus de 3 mille employés quand elle débutera ses travaux… »
https://www.youtube.com/watch?v=VpQvPeekz8g