Coût du transport élevé, tracasseries sur les points de vente, tels sont quelques défis auxquels font face les agriculteurs qui vendent les graines de maïs en commune Rugombo, en province de Cibitoke. La direction provinciale en charge de l’Agriculture promet d’y apporter une solution.
« Nous parcourons de longues distances pour arriver au point de vente. Le coût du transport est élevé », se lamentent certains agriculteurs du maïs rencontrés au seul point de vente se trouvant au chef-lieu de la commune Rugombo. Cette activité d’achat des graines de maïs a débuté mardi 12 avril dans ladite commune.
Dieudonné Nsengiyumva est un agriculteur venu de la colline Rusiga. Il est en route vers le point de vente. Il ne cache pas son indignation : « Je viens de parcourir à peu près 7km. J’ai cherché les conducteurs de taxis-vélos pour m’aider à transporter ces sacs de maïs. Je paie 7 mille BIF pour un sac de 150kg. C’est une grosse somme.»
Sa production, estime-t-il, oscille autour de 1200kg. Il s’interroge comment il va écouler toute sa récolte vue la distance à parcourir. « A voir les efforts consentis et la somme utilisée pour cultiver, je n’y vois aucun bénéfice».
« Nous payons 3mille BIF pour un sac de 50kg », font savoir les agriculteurs venus de la colline Rugeregere. La fatigue se lit sur leurs visages. De la sueur coule sur leurs corps, les habits sont mouillés. Les frais de transport sont colossaux. En outre, ils précisent ne pas pouvoir transporter ces graines de maïs sur la tête en raison de la longue distance qui les sépare du point de vente. « Les conducteurs de taxis-vélos nous demandent des sommes colossales. Ils escaladent des montagnes. C’est très fatigant ».
« Je suis ici depuis vendredi. Je viens de la colline Rukana 1. C’’est à la frontière burundo-rwandaise, à peu près 10 km. J’ai payé 5mille BIF pour un sac de 100kg. Ma production est estimée à 2 tonnes », se lamente N.K. Il indique que cela lui prendra du temps et de l’argent pour écouler toute sa récolte. Et de demander aux autorités communales de multiplier les points d’achat et de vente des graines de maïs.
Des tracasseries
« Quand nous arrivons ici et qu’on vérifie le degré d’humidité, on nous dit que les graines de maïs ne sont ni bien séchées ni bien tamisées. On nous dit de les sécher encore une fois sur place ou de les retourner à la maison. C’est de la tracasserie », s’indigne un agriculteur rencontré sur le point de vente. Il dit qu’il les a séchées sur place. Et de préciser que cela lui a pris deux jours. Si c’est une journée ensoleillée, fait-il savoir, cela peut prendre une journée. Cet agriculteur explique qu’il a été obligé de payer des frais supplémentaires en plus du coût du transport : « J’ai payé d’autres frais pour ceux qui m’ont m’aidé à recharger les graines de maïs dans les sacs, mais aussi pour les veilleurs.»
H.B. est un agriculteur venu de la colline Rukana. Il vient de passer deux jours au point de vente. Il a amené 500kg. Mais l’hudimètre a indiqué que les graines de maïs ont encore de l’humidité. «J’ai été obligé de louer dix bâches, à raison de 1000BIF chacune, pour sécher encore une fois ces graines ». Il souligne que cette activité lui a causé du fil à retordre : « Ce n’est pas facile de sécher ces graines de maïs pendant cette période pluvieuse.» Il demande aux acheteurs de faciliter la tâche aux agriculteurs. Au cas contraire, prévient-il, il y a risque que certains agriculteurs vendent leurs productions dans la clandestinité et à un prix dérisoire.
Les anciens commerçants remontés
Les anciens acheteurs et vendeurs de maïs ne cachent pas leur colère. Ils s’insurgent contre la mesure prise par le ministre en charge de l’Agriculture. « Nous avons respecté la mesure malgré nous. Pour le moment, je ne fais rien. La faim est à la porte », se désole M.Ndikumana, un commerçant de maïs depuis bientôt 35 ans.
Ces anciens commerçants invitent le ministre en charge de l’Agriculture à un dialogue. Ils proposent quelques pistes de solution : « Nous demandons qu’on nous laisse acheter ces graines de maïs au prix fixé par le gouvernement pour que nous puissions continuer à faire vivre nos familles respectives.»
La direction tranquillise
« Nous nous réjouissons du fait que les agriculteurs aient répondu massivement à l’appel du gouvernement », indique Alphonse Tuyisenge, agronome de la commune Rugombo, qui supervise l’achat de ce maïs. Il demande à ces agriculteurs de bien tamiser et sécher les graines de maïs pour éviter des ennuis une fois arrivée au point d’achat.
Toutefois, cette autorité communale reconnaît que certains viennent de loin : « Le transport leur coûte cher. C’est déplorable !» Il fait savoir qu’il existe une seule balance au point d’achat. Il demande à son ministère d’acheter d’autres balances pour multiplier les points d’achat afin de faciliter la tâche aux agriculteurs. « Nous avons des inquiétudes que le maïs soit vendu clandestinement pour éviter le coût du transport ».
Interrogé sur le risque de pénurie ou de spéculation, M. Tuyisenge indique que la commune a pris des mesures pour éviter la dilapidation de la production. « Nous invitons ces agriculteurs à apporter leur production sans oublier de réserver une partie de la récolte pour la famille ».
A propos de la conservation du stock, il se veut rassurant : « Nous veillons à ce que le stock reste en bon état. » A propos des étapes suivantes après l’achat, il indique ne pas en avoir connaissance.
De son côté, Béatrice Nyabenda, directrice provinciale du bureau en charge de l’Agriculture, tranquillise les agriculteurs. Elle leur promet que sa direction va organiser une descente sur les collines pour acheter les graines de maïs. Elle reconnaît que les débuts sont difficiles. Toutefois, elle leur demande de faciliter la tâche aux acheteurs. Et de mettre en garde toute personne qui tentera de saboter cette activité : « Celui qui mettra des bâtons dans les roues sera puni conformément à la loi.»
Je dois dire que je suis agréablement surpris qu’on puisse avoir des paysans qui ont 1.5 Tonne par saison.
Dans le Kirimiro, Buyenzi, Mugamba et Bututsi des personnes qui ont moins de 50 ans ne pourraient pas faire la différence entre Igitiba et Ikigega.
La production s’est réduite comme peau de chagrin.
Mwebwe mudutwara, turabakomeye amashi mufashe abo bantu bo mu Rugombo. Hoho numva hakimera.
1. Je lis dans cet article:
« Sa production, estime-t-il, oscille autour de 1200kg. Il s’interroge comment il va écouler toute sa récolte vue la distance à parcourir. « A voir les efforts consentis et la somme utilisée pour cultiver, je n’y vois aucun bénéfice»
2. Mon commentaire.
Tout d’abord j’applaudis Dieudonne Nsengiyumva qui contribue a la securite alimentaire du Burundi en produisant 1200 kg de grains de maïs.
Esperons qu’avec le temps, d’autres points de vente seront organises a travers toute la commune de Rugombo si il s’avere qu’il y a assez de production agricole sur les differentes collines (probleme de rentabilite de ces points de vente).