Situé dans la commune urbaine de Bwiza, le marché de Jabe se reconstruit petit à petit après l’incendie de septembre 2000. Toutefois, ses alentours dégagent une odeur nauséabonde. Paradoxalement, à l’intérieur la propreté est relativement assurée.
Une odeur suffocante provenant des écorces d’avocats, d’oranges, des ndagala (sorte de petits poissons) pourris,… domine l’entrée principale du marché de Jabe. Des caniveaux destinés à acheminer l’eau sont presque bouchés malgré leur largeur. Tout au tour du marche, les routes pavées sont envahies par des commerçants ambulants et ceux des fruits (avocats, oranges, des mangues,…). Tous les restes et les écorces sont jetés dans ce caniveau. Des mouches attirées par la forte odeur suffocante survolent le tas d’immondices.
De nouvelles « montagnes » des déchets autour du marché
A son extrémité Sud-ouest, une petite « montagne » de déchets se forme petit à petit. Ce qui est étonnant, elle s’installe dans le même endroit où se trouvait le plus haut « sommet » de déchets qui avait fait la Une de tous les journaux audiovisuels burundais il y a quelques mois. Dans sa partie orientale, une autre « montagne » se reconstitue. Ces déchets sont des restes des produits alimentaires, des aliments pourris en provenance du quartier, des sachets, des restes des chaussures,…
Selon N.K une commerçante qui venait y jeter les restes des patates douces pourris, aucun endroit est aménagé pour jeter les déchets : « Nous n’avons pas de choix. La commune devait trouver une place pour les déchets. A défaut, il faut qu’il y ait des gens, payés par la commune ou la mairie, chargés d’évacuer ces déchets».
Jérémie Rukundo, propriétaire d’un kiosque se trouvant à moins de 5metres de ce tas de déchets, demande que la commune ou la mairie puisse trouver un autre endroit pour les déchets car, se lamente-t-il, à cause de cette odeur nauséabonde, ses clients diminuent petit à petit.
Manque d’eau et insuffisance des lieux d’aisances
Dans le marché de Jabe, l’eau est quasi inexistante. Les commerçants se débrouillent pour en trouver. Il n’y a aucun robinet public.. Dans l’unique lieu d’aisance situé au Nord du marché, l’eau manque cruellement. Pour Abdul, les toilettes sont insuffisantes et il n’y a pas assez d’eau: « Pour se soulager, on doit payer 100Fbu et quand on veut se laver, on paie 150Fbu. Il y a des heures où on trouve une chaine devant la porte. D’autres vont dans le quartier .Il faut qu’on construise d’autres toilettes et qu’on installe au moins deux ou trois robinets publics dans le marché », a-t-il souhaité.
Tout le marché est cimenté. Dans sa partie Nord, des kiosques ont été érigés mais malheureusement la plupart d’entre-eux sont fermés. Selon Edmond Sindakira, rencontré sur place, un bon nombre de commerçants ont manqué des capitaux.