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Politique

Commune Busoni : Une détention au mobile obscur

30/07/2018 Commentaires fermés sur Commune Busoni : Une détention au mobile obscur
Commune Busoni : Une détention au mobile obscur
Juma Macumi, Habib Simbayobewe et Abdallah Nzovugankize, les sympathisants de Rwasa arrêtés le 18 juillet dernier.

Trois sympathisants d’Agathon Rwasa sont incarcérés au cachot communal depuis le 18 juillet, accusés d’outrage au chef de l’Etat. Leurs proches parlent d’un montage. L’administration s’est refusée à tout commentaire.

Ils sont tous originaires de la colline Sigu de la zone Nyagisozi. Il s’agit de Juma Macumi (49 ans), Habib Simbayobewe (38 ans) et Abdallah Nzovugankize (42 ans), chef des sympathisants de Rwasa dans cette zone Nyagisozi.

D’après les informations recueillies sur place, ils ont été arrêtés, mercredi 18 juillet, par Musafiri, Manassé, Onesphore Miburo, Rashid Nkundabatware, directeur de l’Ecofo Sigu, Thomas Bukuru, titulaire du centre de santé Sigu, et Juvénal Ndorere, chef de zone Nyagisozi, tous membres du parti Cndd-fdd.
Selon nos sources, tout a commencé par des rumeurs d’une arrestation imminente d’opposants qui ont circulé, depuis le matin, sur cette colline. « Tout le monde parlait d’une probable arrestation d’« Ibipinga » (les récalcitrants). Mais personne ne savait qui allait être arrêté, par qui et ne s’attendait à des rafles de la police. » Une peur s’est alors installée.

Vers 9h30, nos sources soutiennent que Thomas Bukuru, très influent sur cette colline, a donné le signal des arrestations. « Il est allé chercher ses amis et le groupe s’est dirigé vers chacune des adresses des sympathisants de Rwasa ».

La scène fut rude voire insupportable, affirment nos sources. Sans aucune forme de procès, confient-elles, les suspects étaient roués de coups et ligotés sous un interrogatoire musclé des membres du parti au pouvoir. « Ils étaient sommés d’expliquer pourquoi ils auraient dit que le président ne quittera pas le pouvoir au-delà de 2020. »

« Des arrestations non fondées »

A chaque fois, la réponse était la même. Les accusés protestaient, jurant qu’ils n’ont jamais tenu de tels propos. Mais ce fut peine perdue.

Dans la foulée, affirment nos sources, une certaine Mureranyana est également arrêtée. « Elle n’a pas été tabassée comme les autres, mais a payé 5 mille Fbu sous la contrainte afin d’être relâchée. » Un autre suspect, un certain Rwasa alias Buzoya, est arrêté, accusé du même tort. Mais à l’instar de cette femme, il est relâché après avoir payé 20 mille Fbu.

Depuis, concluent nos sources, les trois personnes croupissent au cachot sans connaître les véritables mobiles de leur arrestation. Et pour cause, explique l’un des cousins d’Abdallah Nzovugankize, le chef de poste de la police communale et l’officier de la police judiciaire, chargé de les interroger, voulaient les libérer, mais se sont rétractés sous les menaces de Thomas Bukuru. « Il leur aurait exigé d’attendre la décision de l’administrateur communal, comme si c’est elle qui a donné l’ordre de les arrêter », affirme notre source.

Elle assure que cette affaire n’est qu’un pur montage. Comment expliquer qu’une telle injure à l’endroit du président, s’interroge-t-il, n’ait été entendue que par des membres du Cndd-fdd. « Les suspects ont demandé à ceux qui les accusent d’apporter des preuves ou des témoins pour les charger, en vain. Tout ceci n’est que manipulation et abus de pouvoir. »

Contactée, Marie-Claudine Hashazinka, administrateur de la commune Busoni, avait, dans un premier temps, promis de s’exprimer après avoir demandé des éclaircissements au chef de zone de Nyagisozi. Mais elle s’est ensuite rétractée. Iwacu a contacté le porte-parole de la police, sans succès.

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