La bataille pour la représentation fait rage au sein de la Communauté Islamique du Burundi (COMIBU). Haruna Nkunduwiga se pose en représentant légal en se prévalant de la décision du Conseil supérieur des Cheikhs suspendant Sadiki Kajandi. Mais ce dernier affirme être le seul reconnu par le ministère de l’Intérieur.
<doc2159|left>D’après Al Hadj Haruna Nkunduwiga, qui se pose en "représentant légal ad intérim" de la COMIBU le conseil supérieur des Sheiks a suspendu Sadiki Kajandi de ses fonctions le 11 novembre de cette année. Et il parle de plus de 25 manquements graves à la base de la sanction dont «le manque de collaboration avec le reste du comité de transition, la division des membres et la gestion obscure du patrimoine de la COMIBU.»
Selon M. Nkunduwiga, le comité exécutif a demandé à Sadiki Kajandi de fournir le rapport d’activités ; mais sans succès : « Le Conseil supérieur des Cheikhs s’est alors réuni le 11 novembre de cette année et l’a suspendu. J’ai été choisi comme représentant légal ad intérim en attendant à l’organisation de nouvelles élections. »
Tout en affirmant que personne n’a le droit de refuser les décisions de la réunion des cheiks, Haruna Nkunduwiga ne conteste pas les résultats issus de la réunion de l’assemblée générale qui avait placé Kajandi à la tête de la communauté. Il fait seulement valoir le représentant légal peut être démis de ses fonctions s’il trahit la COMIBU. « Il ne suffit pas d’être élu mais il faut aussi savoir servir la communauté conformément à la loi », martèle-t-il.
<doc2160|left>« Nkunduwiga visait d’autres intérêts »
Hamza Burikukiye, porte-parole de la COMIBU, version Kajandi, balaie d’un revers de la main ces allégations. Pour lui, Haruna Nkunduwiga n’est pas intéressé par le leadership, mais la richesse de la communauté.
« Depuis son élection comme représentant légal suppléant le 18 décembre 2010, il a voulu apposer sa signature sur les chèques bancaires de la COMIBU alors qu’il n’a pas ce droit », explique-t-il en appelant Haruna Nkunduwiga au respect de la décision du ministre de l’Intérieur. « Il n’a pas pris acte des résolutions de la réunion qui a suspendu Sadiki Kajandi», fait remarquer Hamza Burikukiye. Et d’ajouter que Haruna Nkunduwiga doit respecter les organes de la COMIBU sous peine d’être accusé d’usurpation de fonction, une infraction prévue et réprimée pour le code pénal burundais.
« Seul Kajandi peut agir au nom de la communauté »
Dans sa lettre du 15 septembre 2011 au président du Conseil des Cheikhs, le ministre de l’Intérieur qualifie d’illégale la réunion ayant suspendu Sadiki Kajandi et le présente comme la seule personne ayant le droit de correspondre avec les pouvoirs publics. De même, il promet d’analyser le contentieux en associant toutes les parties en vue d’une solution durable et unificatrice. Mais Iwacu a contacté sans succès le ministre pour en savoir sur l’état d’avancement de ce dossier.