La 42e session du Conseil des droits de l’Homme se clôture vendredi 27 septembre. Une résolution de l’UE pour la prolongation du mandat de la commission d’enquête sur le Burundi est en discussion à Genève. Sur ce point, la société civile est divisée.
«Les organisations de la société civile œuvrant au Burundi demandent au Conseil des droits de l’Homme de ne pas accéder à la demande de prorogation du mandat de la commission d’enquête». Cela ressort d’une lettre d’une cinquantaine d’organisations de la société civile adressée au président du Conseil des droits de l’Homme. D’après elles, cette commission et les organisations internationales, partisanes du renouvellement du mandat, font une fausse lecture de la situation au Burundi. «Il est dans l’intérêt de ce noble conseil de ne pas entériner les mensonges contenus dans le rapport de cette commission qui, visiblement, entrent en contradiction avec le constat des organisations réputées indépendantes».
La 42e session du Conseil des droits de l’Homme prend fin vendredi 27 septembre. Avant la fin de cette session, l’UE compte présenter une résolution visant à renouveler le mandat de la commission Diène. Des sources à Genève indiquent que le texte est en négociation.
Selon ces organisations, la création de cette commission d’enquête est le fruit d’un forcing de l’UE. Elles s’indignent d’ailleurs du renouvellement du mandat de cette commission à deux reprises (en octobre 2017 et en septembre 2018). «Ces renouvellements successifs prouvent à suffisance que les détracteurs du Burundi n’ont pas désarmé».
D’autres organisations font une lecture différente
En août dernier, une quarantaine d’ONG burundaises, régionales et internationales avaient appelé à la poursuite de l’enquête onusienne jusqu’en septembre 2020. Pour Human Rights Watch (HRW), la prolongation du mandat de la commission fournira une surveillance essentielle de la grave situation des droits humains dans le pays à l’approche des élections de mai 2020. « Les personnes responsables des graves crimes qui continuent d’être commis au Burundi veulent mettre fin à la commission parce qu’elles savent que le monde les observe et qu’elles devront un jour rendre des comptes», souligne Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HRW.
Pour Gitega, les trois mandats successifs de cette commission ont été une peine perdue et une ruine financière pour les Nations unies. «Il est grand temps d’y mettre fin ».
Rappelons que lors du dialogue interactif sur le Burundi, tenu le 17 septembre dernier à Genève, la commission d’enquête avait fait état de la persistance de graves violations des droits humains en particulier des violations du droit à la vie, des arrestations et des détentions arbitraires, des actes de torture et autres formes de mauvais de traitement, de violence sexuelle et de violation des droits économiques et sociaux. «Le tout dans un climat général d’impunité». En réponse à ce tableau peu reluisant, Gitega a parlé d’un rapport mensonger, diffamatoire et politiquement motivé.