Au lendemain du rapport présenté par la Commission d’enquête onusienne des droits de l’Homme sur le Burundi ce lundi 09 mars, la classe politique ne s’accorde pas sur son contenu. Une réalité pour les uns, un rapport biaisé pour les autres.
«Le rapport parle de ce qui se passe sur terrain », indique Léonce Ngendakumana vice-président du parti Sahwanya-Frodebu et candidat de ce dernier à la présidentielle de 2020.
Selon lui, les violations des droits humains et l’intolérance politique s’observent dans certains coins du pays. « Le rapport dit vrai. Nous devrons accepter de se dire la vérité sur les questions qui hantent les Burundais, notamment l’intolérance politique ».
D’après lui, la culture de la tolérance est le pilier de la démocratie. Léonce Ngendakumana épingle l’intolérance politique qui s’observe dans la province de Bujumbura ces jours. « Des gens sont tués, arrêtés et emprisonnés. D’autres sont portés disparus. C’est un mauvais signe pour les élections de 2020».
M. Ngendakumana interpelle tout Burundais à joindre la parole à l’acte. « Que la tolérance politique s’installe au sein des partis politiques et entre tous les Burundais. C’est de cette manière que nous bâtirons un pays digne et respectueux des droits de l’Homme ».
Interrogé sur les inquiétudes des enquêteurs sur les prochaines élections, Léonce Ngendakumana dit qu’elles sont fondées. Les enquêteurs relatent la réalité. « Si les choses restent telles qu’elles sont, les élections seront entachées d’irrégularités et des conséquences néfastes sur le pays se manifesteront ».
Ce candidat à la présidentielle de 2020 exhorte les dirigeants, les partis politiques, les forces de défense et de sécurité, la justice, la population à prendre le devant dans la bonne préparation des élections pour épargner le Burundi d’autres souffrances.
« Nous n’avons jamais acceptée la mise en place d’une telle commission parce rien ne le justifie dans le contexte burundais », indique Kefa Nibizi, président du Frodebu Nyakuri.
Cette commission d’enquête est organe aux allures politiques et non techniques. « Dire qu’il y a une jeunesse affiliée à un parti politique qui trempe dans les violations des droits humains est un langage purement politique ».
La situation n’est pas préoccupante. C’est une exagération. Le pays est calme. En témoigne le retour massif des réfugiés. Et de marteler : « C’est la première fois qu’on entre dans le processus électoral sans qu’on voie des gens qui fuient le pays. » M. Nibizi interpelle la commission onusienne à ne pas s’ingérer dans les affaires politiques du Burundi.