Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies vient, lors de sa 42e session, de proroger le mandat de la Commission d’enquête sur le Burundi «afin qu’elle puisse approfondir ses enquêtes». Le conseil se déclare gravement préoccupé par les conclusions de la Commission Diène «qui montrent que des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits continuent d’être commises par les forces de sécurité burundaises, y compris le service national de renseignement, la police et les Imbonerakure, dans un climat persistant d’impunité généralisée». Le conseil se dit également particulièrement inquiet par le rôle et la latitude accrus accordés aux Imbonerakure et relève la possible responsabilité du gouvernement burundais dans les actes illicites commis par ces derniers.
Le Conseil des droits de l’Homme se dit préoccupé par la persistance des actes d’intimidation et de harcèlement visant la société civile et les médias indépendants. Il demande au gouvernement burundais de rétablir les conditions permettant à tous les médias de reprendre leurs activités, à l’abri du harcèlement et de l’intimidation et sans ingérence indue. Concernant la question des réfugiés, il met un accent sur le respect du caractère librement consenti du retour. Sur ce, il demande instamment au gouvernement burundais de coopérer pleinement avec la Commission d’enquête, de l’autoriser à effectuer des visites dans le pays et de lui fournir tous les renseignements nécessaires à la bonne exécution de son mandat.
Cyriaque Nibitegeka, activiste des droits humains, parle d’une victoire pour les défenseurs des droits de l’Homme et pour les victimes. «Cette commission est la seule structure internationale qui fait des enquêtes sur le Burundi de façon extrêmement professionnelle et systématique». Pour lui, le renouvellement du mandat est une étape importante vers la lutte contre l’impunité et la responsabilisation des auteurs des crimes en cours au Burundi.
«Comme prévu, la Résolution de l’Union européenne vient de passer avec 23 voix POUR tandis que 11 ont voté ABSTENTION et 13 l’ont rejetée. En plus qu’elle restera sans effet, ce résultat devrait interpeler la conscience de la Commission européenne. Le Burundi reste vainqueur», a réagi sur Twitter Willy Nyamitwe, conseiller principal en charge de la communication à la présidence de la République.