Climat de peur et d’intimidation, violations des droits de l’Homme, calme illusoire,…Le rapport de la Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi, sorti ce 4 septembre, fait état des violations graves des droits de l’Homme commises pendant cette période préélectorale.
Le rapport de la Commission d’enquête conclut «à l’existence d’un climat de peur et d’intimidation de toutes les personnes qui ne démontrent pas leur soutien envers le parti au pouvoir, le CNDD-FDD».
Selon les experts onusiens, les Imbonerakure, des agents du Service national de renseignement et de la police ainsi que des autorités locales continuent à commettre de graves violations des droits de l’Homme. Pour les enquêteurs onusiens, ce niveau de violence est alimenté par l’impunité généralisée qui prévaut au Burundi.
Le rapport parle d’un calme illusoire : «Aujourd’hui au Burundi, il est extrêmement dangereux de s’exprimer de manière critique», indique Doudou Diène, président de la Commission d’enquête.
«L’étouffement de telles voix est ce qui permet au pays de présenter une illusion de calme», renchérit Lucy Asuagbor, membre de cette commission d’enquête.
Pour Françoise Hampson, un autre membre, il s’agit d’un calme qui repose sur la terreur «comme le démontre la persistance des crimes contre l’humanité et des violations graves des droits de l’homme que nous avons documentées».
Alerte sur les atrocités criminelles
La Commission d’enquête fait savoir qu’en appliquant le « Cadre d’analyse des atrocités criminelles », élaboré en 2014 par le Bureau du conseiller spécial pour la prévention du génocide, elle a constaté que les huit facteurs de risque communs pour les atrocités criminelles sont présents au Burundi. «Ces signes avant-coureurs sont suffisamment éloquents. Notre analyse doit être soigneusement prise en compte pour que les engagements réitérés en matière de prévention aient une quelconque signification».
La Commission met un accent particulier sur l’urgence de mettre en œuvre des mesures en vue de prévenir la détérioration de la situation des droits de l’homme dans le contexte des élections de 2020. La Commission recommande une plus grande vigilance de la part de la communauté internationale.
Concernant ce rapport, Willy Nyamitwe, conseiller principal à la présidence, n’y va pas par quatre chemins : «Le Burundi n’est plus intéressé de répondre aux mensonges et à la manipulation d’opinions de la part de certains occidentaux qui ne visent que la déstabilisation du Burundi».