Vendredi 22 novembre 2024

Société

Commissariat général des migrations, une odeur de pot-de-vin pour l’octroi du passeport

03/11/2021 17
Commissariat général des migrations, une odeur de pot-de-vin pour l’octroi du passeport
Des passeports, l’un des documents de voyage

Quatre voire cinq mois peuvent passer sans avoir un document de voyage pour les demandeurs. Ces derniers accusent ceux qui sont chargés de délivrer les passeports, de privilégier les nantis.

« J’ai donné 500.000 francs burundais de plus pour renouveler mon passeport. J’ai entendu dire que pour l’avoir à l’immédiat, il faut donner quelque chose, donc l’argent à la PAFE. Chose que j’ai faite parce que j’étais censé retourner d’où je suis venu le plutôt possible », A.N. venu au pays pour les vacances.

Chaque jour des files d’attente des demandeurs des documents de voyage s’observent au commissariat général des migrations. Ces demandeurs grognent. Certains d’entre eux, viennent de passer plus de quatre mois sans avoir leurs passeports : « De lundi à vendredi, je suis ici pour voir si mon passeport est disponible. Mais toujours rien. Je ne comprends pas pourquoi cela traîne. Ceux qui viennent pour la première fois peuvent passer trois jours ou plus juste pour se faire enregistrer », se plaint J.H.

Mais ils affirment que ceux qui ont des moyens pour payer plus sur les 235.000 francs burundais, les frais de passeports, peuvent les avoir facilement sans attendre beaucoup de jours, certains paient 380.000 francs burundais, voire plus. Cela dépend des négociations entre le demandeur et le ’’commissionnaire’’.

« Nous voyons souvent des personnes qui viennent demander des passeports et après quelque temps, ils obtiennent leur sésame. Alors que nous, nous venons de passer des mois ici et ils nous disent que nos passeports ne sont encore pas disponibles. Incompréhensible », se désole une jeune femme qui attend toujours son passeport.
D’autres évoquent une sorte de népotisme : « Sans connaissance au commissariat général des migrations, difficile d’avoir des documents de voyage ».

Des Burundais qui sont venus de l’étranger pour renouveler leurs passeports doutent de la décision de suspendre l’octroi des documents de voyage sans la présence physique des demandeurs : « Donc ils savent que pour avoir un passeport cela prend beaucoup de temps et nous qui sommes venus les renouveler, on n’a pas beaucoup de temps. On se retrouve obligé de donner une somme supplémentaire pour avoir le passeport. C’est incompréhensible », lâche une personne interrogée.
« Je suis au courant de la situation »

Maurice Mbonimpa, commissaire général des migrations à la Police des Airs, des Frontières et des Étranges reconnaît l’existence des commissionnaires véreux qui demandent de l’argent pour accélérer les procédures de demande de ces documents : « Nous avons entendu pas mal de plaintes sur les malversations qui s’opèrent ici au commissariat général des migrations. Nous avons attrapé quelques-uns et ils ont été punis sévèrement. Il y a même des policiers, nous les avons remplacés », a-t-il expliqué.

Malgré ces arrestations, la situation persiste. Ce commissaire appelle les demandeurs des documents à dénoncer toute personne qui exige de l’argent pour obtenir un passeport.

Sur la question des files d’attente, il explique que le nombre des demandeurs des documents s’est accru depuis le mois d’août : « Des jeunes qui veulent postuler à la loterie de la carte verte (green card) viennent en masse. Les anciens passeports vont bientôt expirer et ils viennent les renouveler pour avoir ceux de l’EAC. Donc vous comprenez que les files d’attente ne peuvent pas manquer ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

17 réactions
  1. Stan Siyomana

    MBEGA AHANDI BIGENDA GUTE?
    Jewe mu 2018 aho narinkeneye passeport ya Amerika nitegura kuza i Burundi, j’ai téléchargé les formulaires ndazikuye kuri internet.
    Kuva aho mba ugenda n’imodoka vyotwara nk’iminota indwi gushika ku biro bishobora kwakira izo formulaires. Muri ivyo biro nahamaze nk’iminota 30 kandi mvyayo ntanze nka 135 dollars Reta itoza kuri passeport.
    Haheze nk’indwi zibiri canke zitatu nararonse passeport yanje par voie postale.

  2. Mvyeyi

    Finalement l’impasse générale!! Nkozi mvyeyi wapi kabisa hahaha

  3. Marira

    Je peux parier 100 mille francs bu.
    Tous ceux qui nous gouvernent et leur porte parole lisent notre rage déversée içi.
    Pire, ils connaissent même la solution à cette gangrène.
    Mais ils n’agiront pas.
    Warm greetings, dear Crettol

  4. roger crettol

    Evidemment, les comportements de ces requins sont intolérables. Et pourtant, tout le monde semble s’en accomoder, de bon gré ou non.

    Il y a là comme une survivance de l’époque coloniale, où de petits maîtres décidaient en toute liberté et autonomie du sort de leurs administrés – ces africains de peu de valeur, des êtres inférieurs. L’Administration règne encore en Maîtresse Absolue sur le petit peuple des administrés « taillables et corvéables à merci », comme nos ancêtres paysans de l’époque féodale ou pré-révolutionaire.

    L’Administration au service du peuple ??? Mais vous n’y pensez pas vraiment. mon cher monsieur ! Le peuple a besoin de lécher les pieds de cette administration; il serait extrêmement malheureux s’il ne pouvait plus le faire …

    JerryCan mâche sa chique et crache par terre – il sait pertinemment que rien ne va changer. Le même conseille la lecture du texte de Charles Baudelaire « Assommons les Pauvres », dans Le Spleen de Paris. Et le même encore se demande si tout compte fait cette Admiistration Rapace ne travaille pas, par ses excès, à l’éducation du peuple et à l’établissement d’une bonne gouvernance … Décidemment, les voies du Seigneur sont impénétrables. Amen !

  5. Margarita

    Pourquoi est ce qu’un porte parole d’une des institutions suivantes:
    1) PAFE
    2) Ministere de l’Interieur
    3) er ministere
    ou
    4) Presidence de la republique
    ne dirait elle quelque chose en usant de langues de bois.
    Bapfume batubwira ko bibabaje, bariko baravyiga kandi bazohana …..
    Nous n’allons pas nécessairement les croire guko na Mpanda papers yibereye aho..

    Mais un minimum de respect y abanyagihugu. We deserve explanations.
    Ndabivuze jewe margarita

  6. Newman

    Un défi majeur serait peut-être la Machine qui fabrique les passeports biometriques qui, la vitesse/temps de production… si non je viens du pays il y a deux mois, j’ai vu qu’il y avait trop de demandeurs du passeport bien sur, mais il est aussi encourageant d’ameliorer la façon et la technique de livraison des passeports.

  7. Alexis

    Des fois je me demande s’il y a au moins un service ( public ) au BURUNDI qui n’est pas gangrené par la corruption ou détournement des fonds publics

    Finalement la corruption est devenue plus qu’une pandémie.

    Et plus grave encore …..elle est devenue acceptable , tolérée et presque pratiquée par tout le monde .

    La situation du BURUNDI est exceptionnelle

  8. Jereve

    Quand vous entrez dans les enceintes de la PAFF, vous êtes agréablement accueilli par des pancartes collées partout, sur les portes, sur les murs… et qui proclament solennellement en trois langues kirundi, français et anglais: Kirazira gutanga n’ukwaka igiturire!!! Ntimutange igiturire kuko ivyomwipfuza vyose biranyaruka. Cela donne tout de suite confiance, mais vite on déchante quand on fait la queue pendant des jours et des jours et qu’on n’obtient rien. Biranyaruka… hum! Après on pose alors la question aux gens: comment faire pour avoir rapidement le passeport? Vous obtenez toujours trois réponses: 1) vous vous adressez à des commissionnaires qui vont faire rapidement les démarches pour vous, moyennant bien sûr un gros dessous de table. Fort probable qu’ils versent un certain pourcentage aux chefs qui contrôlent le réseau. 2) Vous donnez quelques dizaines de billets de 2000 ou 5000 à un agent de la PAFF pour qu’il pousse un peu le dossier. 3) Vous cherchez un gros piston dans la haute hiérarchie de la classe dirigeante pour vous accompagner ou qui peut donner des ordres par coup de téléphone. Bref, un peu de mots, cela signifie qu’en réalité, si vous suivez la procédure normale (il y a des naïfs qui essayent), vous n’aurez jamais votre document avant des mois et des mois. Imaginez-vous nos braves membres de la diaspora qui viennent passer quelque deux ou trois semaines au Burundi. Ce sont des proies faciles, car ils ne peuvent pas s’amuser à faire la queue pendant leur court séjour. Alors on met la main à la poche et on graisse la patte à un intermédiaire. Tout cela est de notoriété publique, et tout le monde donne l’impression de s’y être résigné. Quand l’anormal devient normal…

    • Au Benin ils ont un terme approprie: « Poser un caillou sur le dossier ». Les africains sont inventifs pour caracteriser leurs malheurs!!

      • Yan

        Ca ne me console pas de savoir que les béninois (que je salue du fonds du Burundi) souffrent autant que moi.
        Ceci dit, il y a quelques années j’ai été demander mon passeport. L’élaboration du dossier (formulaire + paiement des frais +photos, etc.) m’a pris 5 heures sur place. 5 jours plus tard j’ai pu avoir le sésame.
        Il semble que depuis lors, le départ de notre Jimmy national pour la mairie a empiré les choses.

  9. Bob Sentore

    Voici mon histoire personnelle!

    Un ami me propose; nta pasport ushaka?
    J’accepte; à condition ko bitamena umutwe!
    Turagiye, turashitseyo; quelle scène? Ibintu birengeye ubwenge! Des milliers (+/- 5000) barindiririye hanze, kwibarabara, kuruzuba rumena agahanga. En voyant ca; je me suis senti très mal, j’ai eu de la nausée.
    1. étape; kuronka « formulaire ». Mon ami est salué par la policière avec respect, on passe avec le formulaire.
    2. étape; turinjiye, turayujuje, turashizeko i foto et on accède à la 2. policière. Elle doit contrôler que je suis burundais. Qulques quéstions en kirundi et je passe!
    3. étape; on aurait sauté vers le nr. 2 de la PAF mais il est absent. Mundindire ndaje, dans 1 heure nzoba nshitse.
    4. étape; je claque, je me sens mal, malade et surtout coupable et je propose à mon ami d’abandonner; juste pour donner une chance à cette personne inconnue qui attendais depuis des mois à ces morceaux de papiers que le pasport burundais.

    Conclusion:
    C’est horrible ivyo bakorera abarundi kugira baronke ivyo bafitiye uburenganzira!

    Kuber’iki izo demande za pasport zitokoregwa muma communes canke muma province?
    Muntunge, je dis bien; « demande », hanyuma kuzikora bikabandanya biri centraliser aho bashaka.

    None, Président Evariste, 1. Ministre Bunyoni, …. ivyo bintu ntavyo babona?

    À la fin;
    Je suis retourné en Europe avec mon pasport européen; nsaba online, nkaja kuyitora 3 jours après!
    Afrika, uBurundi ntama billions yama euros canke ama dollars ikeneye kugira ivyuke itere imbere, bikeneye; umutima mwiza wabarongozi. Abarongozi bafise « compassion ». Pas plus!!!!

    • Kimararungu

      Bien dit. Nukuri birateye agahinda

  10. Balame

    Nous sommes juste mauditUn pays complètement perdu.
    Another Mpanda gate.
    Quelle honte?
    Que font le président, le premier ministre , etc…
    Ivyo nta numwe atabizi.
    Bandanya mugitabagura.
    Pire que le Zaïre ou Haiti

  11. Mbariza

    Que se passe-t-il dans le pays de Mwezi Gisabo ? A quand le messie ?

    • Yan

      « A quand le messie ? » Pour les juifs, c’est toujours l’attente!

      Nous aussi nous pouvons espérer car l’espoir fait vivre!

      • BarekeBavuge

        Honte et honte.
        Nous avons atteint le fonds.
        Tubwire ibihangage biri dans la société indienne qui a le monopole de la fabrication des passports.
        Vyayinaniye que le Gouvernement donne le marché à une autre société

    • Bavuga Jean

      Tu attendras et tu te fatigueras.Jusqu’à la venue du Christ.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 630 users online