Plusieurs personnes rencontrées en face du commissariat général des migrations à Bujumbura ne le cachent pas, elles déplorent une certaine corruption dans le processus d’obtention des documents de voyage. Ces gens en appellent à plus de transparence.
« C’est la troisième fois que je viens ici pour chercher un passeport. Aujourd’hui, on me dit de revenir demain. D’autres arrivent et entrent directement. Ça sent la corruption. Quelle injustice ! », déplore avec amertume une femme rencontrée devant les bureaux du Commissariat général des migrations avec un formulaire de demande de passeport dans ses mains.
A 10 heures de ce 6 juin, la file d’attente devant les portes dudit commissariat n’en finit pas de s’allonger. Des gens attendent l’octroi des formulaires de demande de passeport. « On va vous donner les formulaires et vous rentrez. Vous reviendrez demain avec ces formulaires », communique un policier.
Du coup, commence un désordre devant la porte. Des gens approchent les policiers pour expliquer leurs préoccupations ou encore demander des dérogations.
Certains demandeurs de passeport parlent de « non-transparence ». Pour eux, distribuer des formulaires pour revenir le lendemain n’est qu’une stratégie pour favoriser certains demandeurs de documents de voyage qui vont verser des pots de vins.
« Je viens de payer 20 mille BIF pour que mon frère puisse franchir la porte, après avoir reçu un formulaire », indique un habitant de Kamenge. Il se réjouit de ’’l’intervention de son ami’’, un policier du commissariat.
Une autre personne approchée confie qu’il est difficile d’obtenir un document sans donner un peu d’argent à un policier du commissariat. Hier, révèle-t-il, j’ai payé 10 mille BIF pour obtenir le formulaire de demande de passeport. « Heureusement qu’un ami de la police est intervenu, sinon j’aurais payé plus ».
Il fustige des commissionnaires parmi les policiers. Et d’appeler le Commissariat général des migrations à prendre des mesures contre ces « brebis égarées ».
De l’autre côté, une femme avec un passeport en mains pousse un ouf de soulagement : « Je viens finalement d’obtenir mon passeport. Je l’avais commandé la semaine passée. Personne ne m’a vraiment demandé de payer quelque chose en échange d’une certaine faveur ».
Des demandeurs de laissez-passer dans le désarroi
Les demandeurs de passeport ne sont pas les seuls à devoir attendre. L’octroi des laissez-passer et cartes CEPGL (Communauté économique des pays des grands lacs) connaît aussi des irrégularités. Certains demandeurs rapportent aussi des pots-de-vin.
Ce 6 juin, les demandeurs de ces documents n’étaient pas accueillis au commissariat général des migrations. « Ceux qui cherchent les laisser-passer et cartes CEPGL doivent rentrer chez eux. Ils verront le communiqué du commissariat dans les prochains jours », communique un policier.
Une déception pour cet habitant de la province de Bujumbura travaillant en République démocratique du Congo. Il ne croit pas à la communication de la police : « Ma carte CEPGL expire dans quatre jours. Je dois retourner en RDC, mais je suis bloqué. Mon ami l’a obtenu la semaine passée après avoir payé une somme de 170 mille BIF au lieu de 18 mille BIF officiellement connue ».
Même son de cloche avec un jeune habitant de la zone Kanyosha en commune Muha. Selon lui, on doit avoir une connaissance au commissariat pour obtenir un laissez-passer.
Une source policière nie toute corruption ou injustice dans l’octroi des documents de voyage. « Des gens cherchent à passer par des voies illégales pour recevoir les documents de voyage, mais nous sommes présents pour assurer l’ordre et la transparence. Ce sont les mêmes personnes qui nous accusent de tous les maux pour ternir l’image de la police ».
Ce 5 mai, le commissaire général des migrations, Maurice Mbonimpa, a demandé la population de dénoncer les commissionnaires et ceux qui demandent les pots-de-vin pour l’obtention des documents de voyage.
NOne uwo mu commissaire n abari hejuru yiwe bajejwe iki?
Ninde atazi ubusuma bwo muri PAFE.
JUSTE UNE HONTE
Et on veut que les investisseurs viennent en courant chez nous ?
« Ce 5 mai, le commissaire général des migrations, Maurice Mbonimpa, a demandé la population de dénoncer les commissionnaires et ceux qui demandent les pots-de-vin pour l’obtention des documents de voyage. »
Le Commissaire général des migrations demande à la population de faire le travail pour lequel il est payé. Pourquoi ne démissionne-t-il pas? Il oublie que c’est cette même population qui paye son salaire.
C’est juste une honte
C’est très triste de devoir payer pour avoir son dû! Lorsque je vois cela, je ressens une grosse déception de mon pays de lait et de miel!