La ministre du Commerce, de l’industrie et du tourisme, Victoire Ndikumana, a répondu aux questions des députés à l’Assemblée Nationale, ce 16 novembre. Elles étaient centrées sur la montée des prix des différents produits sur le marché, surtout le sucre.
<doc2019|left>Une démographie galopante, une faible productivité agricole, la dévaluation de la monnaie, la spéculation des commerçants sont, en général, les principales causes de la montée des prix des produits sur le marché, selon Victoire Ndikumana. « Certains produits étaient importés des pays de l’East African Community et du Comesa. Ce n’est plus le cas. Nous sommes obligés de recourir à d’autres pays, par conséquent les taxes montent et les prix aussi», explique-t-elle.
En ce qui concerne le prix du sucre produit par la Sosumo (Société sucrière du Moso), par exemple, selon elle, les députés croient qu’il serait largement exporté dans la sous région. Elle rassure que si cela était le cas, cette exportation concernerait une petite quantité de quelques kilogrammes : « Les douaniers et la police sur les frontières sont vigilants. »
Production excédentaire
Pour la Sosumo, la production a été bonne durant ces deux dernières campagnes: 14.137 tonnes pour 2009-2010 et 18.936 pour 2010-2011. Pour cette saison de 2011-2012, les prévisions sont à 20 milles tonnes. Victoire Ndikumana fait savoir que la demande du sucre augmente sans cesse: « Il y a de plus en plus de gens utilisent le sucre pour fabriquer des jus et d’autre qui en utilisent pour produire des boissons prohibées (Ibaruba, umudiringi, ..). »
Les députés ont déploré l’inexistence des statistiques sur les consommateurs du sucre: « Nous avons déjà reçu des listes des détaillants du sucre de toutes les provinces, sauf celle de Bujumbura. Cela permettra de bien contrôler le circuit de distribution », explique la ministre.
La ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme annonce ce qui est prévu pour venir à bout de cette pénurie: instaurer un système d’accusé de réception chez les détaillants, mise en place d’un agenda par centre de distribution et voir comment ajuster les prix selon les provinces.
Un prix par province
Elle indique que le prix ne doit pas être le même dans toutes les provinces. Par exemple, à Rutana (province où est produit le sucre) et à Kirundo. C’est une question de distance. Elle rappelle que le Burundi est dans une politique de libéralisation. Ce n’est plus le gouvernement qui fixe les prix selon l’offre et la demande, il peut intervenir, si un problème survient, dans les six mois qui suivent. »
Le prix d’un sac à la Sosumo coûte 70.230Fbu et les grossistes le vendent à 72.230Fbu. Mais sur le marché, 1kg de sucre coûte entre 2000 et 2800Fbu au lieu de 1500Fbu.
Selon Victoire Ndikumana, le gouvernement projette aussi d’augmenter le matériel de la Sosumo pour plus de productivité. Cette société a plus de 5 milles hectares de champs, mais c’est seulement la moitié qui est exploitée. Il prévoit aussi d’étendre ses cultures en Tanzanie, pays frontalier.