Il y a quelques jours, la Sosumo a mis en place ses propres points de vente pour remédier à la question de pénurie de sucre et de spéculations sur son prix. A Bujumbura, le prix de 1 600 Fbu est respecté seulement dans quelques endroits.
<doc3787|right>Dans les quartiers nord de la capitale (Mutanga Nord, Ngagara, Gasenyi …), le prix du sucre par kg est compris entre 1 600FBu et 1 800FBu. C’est seulement dans les boutiques où est bien mentionné « point de vente de la Sosumo », qu’on achète le kg à 1 600Fbu. Les commerçants qui dépassent ce prix ne s’expliquent pas beaucoup. Par ailleurs, ils ne sont pas convaincants : « Nous nous approvisionnons à 85.000Fbu un sac de 50kg alors que le même sac devrait couter 70.0230Fbu, selon les tarifs de la Sosumo. » Mais ce boutiquier n’est pas précis quant à son fournisseur de sucre. Il est évasif : « Nous l’achetons à des gens servis par la Sosumo. »
Des spéculations se font remarquer aussi dans les quartiers à moyen standing, au centre ville de Bujumbura et dans les quartiers sud de la capitale (Kanyosha, Musaga, Kinanira). Il y en a même où le prix atteint 2 000Fbu comme à Buyenzi. Au marché central, le prix est à 1 800Fbu chez certains commerçants et à 1 600Fbu dans les points de vente de la SOSUMO. Dans certaines alimentations, on exige d’acheter un autre produit (pain, jus…) pour être servi.
Certains consommateurs estiment que les points de vente de la Sosumo sont éloignés les uns des autres et que peu sont ceux qui connaissent leurs emplacements : « Le sucre est un produit très sollicité par la population. Quelqu’un peut en avoir besoin d’urgence. Dans ce cas, il l’achète où il le trouve, peu importe le prix», explique E.N. Personne ne perdra pas son temps pour chercher chez ces points de vente de la Sosumo. Par ailleurs, ajoute E.N., le stock se vide rapidement dans ces endroits : « Souvent, on nous dit qu’il n y en a pas. Ou s’il y en a, on nous ne donne qu’ 1 kg. » Et de préciser qu’au contraire dans les boutiques, la quantité à acheter n’est pas limitée.
La population doit s’impliquer
Du côté de la Sosumo, la direction se dit satisfaite jusqu’à 90% de l’état actuel de la commercialisation du sucre : « Nous avons mis en place une cinquantaine de points de vente et le prix est à 1 600Fbu le Kg, le même dans tous ces endroits. Et il n’ y a plus pénurie comme ces derniers jours », se réjouit Jean Claude Cibogoye, directeur commercial. Et de préciser qu’à part ces points de vente, certains grossistes qui existaient avant l’instauration des points de vente ont été maintenus sur la liste de ceux qui s’approvisionnent à la Sosumo : « Nous leur avons donné aussi le privilège de vendre au détail le sucre et ils doivent aussi garder le prix d’un kg à 1 600Fbu.» Et dans les endroits où le prix dépasse le prix reconnu et fixé par la société sucrière, ce directeur invite la population à aider l’action de la Sosumo : « Que la population nous dise tous ces endroits où le prix n’est pas respecté ! Nous allons rayer de la liste tous ces commerçants et mettre nos propres points de vente. Sinon les 20.500 tonnes produites cette année sont suffisantes pour satisfaire notre marché.»
Un camion chargé du sucre de la Sosumo. ©Iwacu