Au moment où les parents des victimes se préparaient pour commémorer le 27ème anniversaire du massacre des élèves et des enseignants du lycée de Kibimba, dans la commune de Giheta, province de Gitega, il leur a été signifié que ces cérémonies n’auront pas lieu cette année.
C’est par un coup de fil de l’administrateur de Giheta reçu mardi 20 octobre que le vice-président de l’AC Génocide, Térence Mushano a été informé du report des cérémonies de recueillement pour le 22 octobre.
Les responsables des associations des victimes des massacres consécutifs à l’assassinat du président Ndadaye dont AC Génocide ont donc fait recours au gouverneur de Gitega, mais rien n’a changé. « Pas de recueillement cette année à Bubu », a-t-il indiqué.
Ce dernier leur a signifié que c’est pour des ’’raisons de sécurité des hautes autorités qui habitent dans ces environs’’. Vénant Manirambona a précisé que les cérémonies sont par conséquent reportées sine die.
Pour Térence Mushano, vice-président de l’AC Génocide, le gouvernement devrait soutenir ces activités. « Les enfants sont morts étant dans un établissement scolaire public. Il devrait soutenir les familles au lieu de les interdire de rendre hommage aux victimes du lycée de Kibimba », déplore-t-il.
Selon lui, c’est la première fois en 27 ans depuis le déclenchement des massacres perpétrés au lendemain de l’assassinat du président Melchior Ndadaye que ces cérémonies de commémoration et de recueillement sont interdites.
Ces associations rappellent que chaque être humain a le droit de s’acquitter du devoir de mémoire et regrettent que ce droit leur ait été refusé. Elles dénoncent ce qu’elles appellent ’’partialité et discrimination en matière de commémoration’’. Ces associations appellent les autorités à ’’reconsidérer la décision qu’elles ont prise’’.