Ce jeudi le 21 octobre, le Burundi a commémoré le 28ème anniversaire de l’assassinat du héros de la démocratie. Son parti, le Sahwanya Frodebu demande que les familles des victimes soient dédommagées et dit ne pas être satisfait par le procès de son assassinat. L’Uprona nie toute implication.
Les cérémonies ont commencé à 9 heures par une messe à la cathédrale Regina Mundi. Dans son homélie, le vicaire général de l’archidiocèse de Bujumbura Mgr Anatole Rugerinyange a rendu hommage à feu Melchior Ndadaye pour sa détermination dans la lutte pour la démocratie, la paix et la promotion des droits humains.
Il a, par la suite, relevé deux aspects : le feu et la paix. Par le concept du feu, il interpelle les Burundais à allumer et garder vif la « flamme de l’amour ».
Pour lui, le 21 octobre 1993, cette flamme de l’amour s’est éteinte au Burundi. Il exhorte les Burundais à faire tout leur possible pourque elle ne s’éteigne plus.
Pour maintenir la flamme de l’amour allumée, Mgr Rugerinyange recommande aux Burundais la cohésion sociale, sans tenir compte de leurs partis politique ou ethnies.
« La flamme de l’amour ne peut pas éclairer convenablement s’il y a encore des Burundais en exil qui vivent dans la souffrance », a-t-il renchéri. En outre, il exhorte les Burundais à éviter la rancune et la vengeance pour réussir le pari de la cohésion sociale.
Le vicaire général a conclu son homélie en appelant les Burundais à promouvoir la paix et l’unité pour immortaliser les valeurs de Melchior Ndadaye.
A 11 heures, les cérémonies se sont poursuivies au monument des martyrs de la démocratie. Le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye accompagné par son épouse, la Première dame nigérienne en visite au Burundi et des hauts dignitaires du pays comme le président de l’Assemblée nationale, celui du Sénat, le Premier ministre, le vice-président ainsi que les membres du gouvernement étaient sur place. Etaient aussi présents la famille du feu Melchior Ndadaye, les représentants des missions diplomatiques ainsi que les représentants des partis politiques.
Après la lecture de la biographie de Melchior Ndadaye, le couple présidentiel a déposé une gerbe de fleurs, suivi par la Première dame nigérienne, le corps diplomatique, sa famille et les partis politiques.
Le Frodebu demande l’indemnisation des victimes
Le président du parti Sahwanya Frodebu, Pierre-Claver Nahimana salue la décision de la justice burundaise de poursuivre les présumés auteurs de l’assassinat de Melchior Ndadaye : « Nous avons toujours demandé que justice soit faite pour l’assassinat de Melchior Ndadaye. Aujourd’hui, nous saluons ce grand pas qui a été franchi par la justice burundaise ».
Il indique que l’assassinat de Melchior Ndadaye constitue un procès qui a des dimensions politiques importantes. Pour ce, il demande que la population burundaise soit informée sur la réalité de ce qui s’est vraiment passé.
Le président du Frodebu recommande qu’il y ait dédommagement et indemnisation des victimes des atrocités qui ont suivi l’assassinat de Melchior Ndadaye : « Au niveau du procès, la partie civile n’a pas été représentée. Il y a eu des orphelins, des veufs, le parti Sahwanya Frodebu, tout ce monde qui a été sinistré par ce forfait, devraient être là pour qu’ils bénéficient des indemnités après le procès ».
Pierre-Claver Nahimana explique qu’il y a encore un long chemin à parcourir pour atteindre le niveau de la démocratie comme le voulait Melchior Ndadaye : « Il y a encore des lacunes. Nous n’avons pas franchi 50 % du chemin à parcourir ».
Même appréciation avec le président du parti Uprona Olivier Nkurunziza : « Depuis la mort de Ndadaye, on a rencontré des difficultés pour aboutir à une vraie démocratie. Nous avons à faire pour retrouver la démocratie comme le souhaitait le président Ndadaye ».
Sur la question de savoir si l’Uprona n’est pas responsable de l’’assassinat de Melchior Ndadaye, Olivier Nkurunziza fait savoir qu’il n’y a pas eu de décision émanant des institutions de son parti de l’assassiner : « S’il y a une certaine personnalité du parti Uprona qui serait impliquée dans cet assassinat, qu’elle soit punie conformément à la loi ».
De la justice oui et pourquoi pas les indemnités mais pour tout le monde, y compris des dizaines de milliers de Tutsi innocents tués suite aux discours incendiaires des responsables du même FRODEBU, Dr. Jean Minani et companies.