Colline Kidasha (Gitega) : après le commissaire Gikashi, le répit sans administration à la base

Après l’arrestation du « Commissaire Gikashi » et ses complices qui sévissaient sur la colline Kidasha, la population vit sans administration à la base. Elle refuse d’être administrée par les élus collinaires, les traitant de « traitres » …

L’affaire remonte à l’arrestation du chef de colline qui travaillait sous les ordres de Pascal alias commissaire Gikashi et ses complices qui sévissaient sur la colline Kidasha. Selon les habitants des lieux, les quatre élus collinaires qui restent « ont du sang sur les mains. Depuis 2010, cette équipe n’a même pas levé le petit doigt pour dénoncer les exactions qui nous subissions. Nous avons été maltraités, terrorisés et dépouillés de nos biens sans que personne ne vienne à notre secours alors que nous les avions élu pour nous présenter » charge une veuve qui affirme avoir été dépouillée de ses deux chèvres par la bande de Gikashi.

Ce ras-le-bol de cette femme envers ces élus semble être l’avis de toute la population sur cette colline de la zone Gwisabi en commune Mutaho.
Un homme lui aussi victime du chef de l’ancien chef de colline estime que aucun de ces quatre personnes n’est digne de représenter la population à voir leur passé : « Quand le chef de colline m’a obligé de vendre ma terre pour payer les amandes pour une faute que je n’avais pas commise, tous les quatre ont apposé leurs signatures sur le contrat de vente alors qu’ils savaient que j’étais injustement accusé. Comment alors avoir confiance dans des gens pareils ? », s’interoge-t-il.

Personne n’en pleure

Pour le moment la solution semble n’est pas pour demain. La population ne se plaint pas, elle semble d’ailleurs satisfaite de cette situation. Quant à l’administration communale, la loi électorale ne lui laisse pas une marge de manœuvre pour remplacer ces quatre personnes contestées par ses administrés. Les habitats de Kidasha vaquent à ses activités comme si rien n’était. La devise ? « Vaut mieux être sans administration au lieu d’avoir sur le dos des gens qui ont participé à son calvaire »
Aloys, un habitant du coin : « L’administration, ça ne nous empêche pas de dormir. Qu’est ce qu’elle faisait de plus si ce n’était que pour nous maltraiter. 2015 n’est pas loin, si on vit dans la tranquillité, nous jugerons s’il est bon ou pas de choisir les autres. Aux problèmes éventuels nous les résoudrons à l’amiable ! »

Quant à l’administrateur par intérim de la commune Mutaho, il assure qu’il est difficile de remplacer les gens qui ont été élus par le peuple mais qu’il n’est pas prêt à imposer une personne à la tête de la colline de Kidasha. Cette autorité de transition indique aussi que les négociations avec la population de Kidasha sont en cours pour arriver à un compromis : « Il n’y a pas le feu !Bien sûr que nous rencontrons des difficultés ici et là mais de moindre importance. S’il le faut ,nous porterons la question devant la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) pour nous aider à remédier à ce problème », fait-il savoir.