Chaque élève de l’école primaire Kinanira (Socartie) doit payer 28.400 Fbu pour la construction de trois salles de classe, dans le cadre de l’école fondamentale. Une injustice flagrante, selon les parents.
<doc4303|left>« L’Etat nous donne une chose d’une main et veut la retirer d’une autre », s’insurge un habitant de Musaga. Pour lui, il est anormal de les obliger à débourser une somme qu’ils ne peuvent pas avoir, au moment où le gouvernement chante la gratuité scolaire. Ce parent a trois enfants qui étudient à l’école primaire Kinanira (Socartie). Il doit donc payer 85.200 Fbu. « Comment puis-je avoir cette somme, alors que pour les nourrir, il me faut livrer une véritable bataille. C’est par chance que je parviens à joindre les deux bouts du mois ! »
Quatre enfants d’une veuve du quartier Kinanira étudient à cette école. Leur mère ne touche mensuellement que 50.000 Fbu. Elle explique : « Si je parviens à nourrir ma famille, c’est grâce à la générosité de ma banque. » Parce que, selon elle, il lui arrive de solliciter un découvert auprès de sa banque, deux fois le mois, pour que ses enfants ne meurent pas dans de faim. Pour elle, cette décision équivaut à chasser de l’école les enfants des pauvres de l’école. Car, celui qui ne payera pas cet argent n’aura pas droit au bulletin. « Je ne pourrai plus les envoyer à l’école. » Et d’ajouter aussitôt : « Est-ce que le gouvernement, en décidant de lancer l’école fondamentale, n’avait-il pas prévu le financement pour bien réussir ce processus ? »
En commune Musaga, beaucoup d’autres parents sont très mécontents à cause de cette décision. Mais le président du comité de gestion de l’école (qui a remplacé le comité des parents), Venant Ntakimazi, n’est pas de l’avis de ses concitoyens. Pour lui, le payement de ces fonds a été décidé lors des réunions de la direction de l’école avec les parents. D’après lui, les parents doivent payer cet argent pour contribuer au développement de l’école. Il indique que tous doivent s’acquitter de ce devoir, à part les indigents qui sont bien connus.
« C’est un programme inévitable »
Pascasie Nduwimana, directrice de l’école primaire Kinanira (Socartie,) affirme qu’ils ont allégé les procédures de paiement : « Chaque élève paie en quatre tranches, 7.100 Fbu chacune. » Selon elle, ils ont considéré le devis le moins disant de 43.661.898 Fbu d’un des entrepreneurs qui avaient soumissionné. Et de préciser que ces salles de classes seront prêtes en septembre 2013, début de l’école fondamentale.
La directrice de cette école primaire signale aussi qu’ils sont en train de chercher un financement au Fonds d’Investissement Communal (FONIC), sans pour autant préciser le montant demandé : « Si nous décrochons ce sponsor, nous allons aussi alléger les cotisations des parents. » Pour cette directrice, c’est un programme du gouvernement qui doit être mis en application, qu’il pleuve ou qu’il neige.
Léonidas Hatungumana, porte-parole du président de la République, s’exprimant sur cette question dans une émission radiodiffusée, le mardi 19 juin 2012, a affirmé que les parents aussi doivent contribuer au développement des écoles de leurs enfants.