Par Antoine Kaburahe
Dès l’annonce de l’arrestation à Bubanza des 4 journalistes d’Iwacu et leur chauffeur, les réactions ont été nombreuses : des messages de soutien, de sympathie, mais aussi des propos nauséabonds. Certains veulent perfidement instiller le doute sur le travail des journalistes d’Iwacu et leur présence dans la zone où des troubles ont été signalés. Un troll zélé est allé même jusqu’à s’interroger sur la « coïncidence » de cette présence des journalistes avec l’attaque perpétrée à Bubanza. Pourtant, normalement ce sont les journalistes , les vrais, qui vont vers l’information. Ce n’est pas l’information qui s’amène vers les journalistes assis tranquillement dans leurs bureaux. C’est ce journalisme de terrain que pratique Iwacu et qui a bâti sa crédibilité. Que des journalistes se rendent donc en reportage à Bubanza, c’est tout à fait à leur honneur. Les bons journalistes ne se contentent pas que des communiqués de presse rédigés par des communicants professionnels qui ont un message à faire passer. Ils voient par eux-mêmes, écoutent, interrogent, analysent les faits. Bref, comme dit Edwy Plenel, « affrontent des vérités qui dérangent ». S’interroger sur une éventuelle « coïncidence » entre la présence des journalistes du Groupe de Presse Iwacu avec une attaque rebelle relève de la mauvaise foi. Les journalistes d’Iwacu étaient simplement partis en reportage sur le terrain. Espérons que ce n’est pas cette « coïncidence » qui a conduit nos quatre collègues et leur chauffeur au cachot.