Préparé et présenté par le Conseil national de la Communication(CNC), le Code de conduite des médias en période électorale pour 2020 a été approuvé par la plupart des médias. C’était ce mercredi 16 octobre 2019. Quelques inquiétudes ont été exprimées.
L’objet de la rencontre organisée par le CNC était de présenter ce texte aux responsables des médias conviés. La RTNB était largement représentée de même, que la plupart des radios locales de l’intérieur du pays.
Mais juste après une projection et quelques explications des articles contenus dans ce document, le président de cet organe a demandé qu’il soit approuvé et signé. Ce qui a soulevé beaucoup de questions notamment de la part du représentant de l’ABR (Association de radiodiffuseurs du Burundi), celui du Groupe de presse Iwacu et de la radio Isanganiro.
Saluant le travail du CNC avec un brin d’inquiétude, Abbas Mbazumutima, directeur -adjoint des rédactions au Groupe de presse Iwacu, s’est posé plusieurs questions pour savoir notamment pourquoi les responsables des médias n’ont pas été impliqués dans l’élaboration de ce code.
«Mes craintes sont de plusieurs ordres. C’est d’abord une question de principe, il n’est pas compréhensible que le CNC prépare seul un texte censé engager tous les professionnels des médias sans consulter ces derniers comme s’ils n’avaient pas droit au chapitre».
Selon lui, le minimum était d’associer leurs représentants. «Je pense qu’ils ont un mot à dire pour un texte les régissant». Suppliant le président du CNC, il a insisté pour que ce document soit porté à la connaissance de toutes les rédactions afin qu’il soit enrichi et ainsi avoir l’aval de tous les professionnels des médias.
«Nous croyions que nous étions venus élaborer ce Code. Nous ne savions pas que nous allions aussi faire des engagements, voire signer ce document», s’est étonné Léonidas Kirombo, chef des programmes à la Radio Isanganiro. D’après lui, il faut une autre séance pour bien élaborer ce Code et puis faire des engagements.
Dans son intervention, le président de l’ABR, Onésime Harubuntu, a signalé qu’il ne trouvait pas opportun de signer ce texte. «Même pour les autres périodes électorales précédentes, il n’y a pas eu de signature».
Tentant d’aller dans le fond de ce Code de conduite, Juma Léonard Nduwayo, directeur de la Radio nationale, a déclaré que ce document compte plus d’obligations que de droits. «C’est tellement trop’’. Il faudrait fusionner certains articles. Ce Code de conduite des médias en période électorale compte 3 droits et 8 obligations».
Signataires ou pas, tous les journalistes sont concernés
La majorité des médias présents lors de cette rencontre se sont engagés à se conformer à ce Code de conduite des médias, sauf Iwacu et la radio Isanganiro. La plupart des représentants des radios locales de l’intérieur du pays de même que les directeurs de la RTNB n’ont pas voulu que la signature de ce texte soit ajournée.
Ils se sont empressés à apposer leurs signatures sur ce texte juste après cette rencontre, arguant qu’il était complet et qu’il ne fallait pas le retoucher. Malgré cette approbation, le CNC a accepté que ce texte soit envoyé aux médias qui ont émis des inquiétudes afin qu’ils apportent leurs points de vue. Le deadline a été fixé pour ce dimanche.
«Ce document concerne tous les médias œuvrant sur le territoire burundais qu’ils soient signataires ou pas», a fait savoir Nestor Bankumukunzi, Selon lui, même les médias étrangers qui couvriront les élections de 2020 devront également sont conformer à ce code de conduite.
«L’objectif visé dans l’élaboration de ce code est d’aider les journalistes à travailler dans le respect de la loi. Les années 2014 et 2015 ont été des années sombres de la presse burundaise. Soyez des ingrédients de la paix et non des adjuvants de la violence», a lancé le président de CNC.