Lundi 24 février 2025

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Cocafem/GL) : Les femmes plaident pour la parité dans les instances de prise de décision

24/02/2025 0
Cocafem/GL) : Les femmes plaident pour la parité dans les instances de prise de décision
Photo de famille.

Dans la lutte des femmes au Burundi pour une société juste et équitable, dans le cadre de Projet Bakenyezi Dukenyerere amahoro (BDA), la Concertation des Collectifs des associations féminines de la Région des Grands lacs (Cocafem/GL) appelle à la transformation des normes culturelles et de genre pour une meilleure représentativité des femmes dans les instances de prise de décision.

Le vendredi 14 février 2025 à Gitega, la Cocafem/GL), en collaboration avec Christian Aid Burundi et sous le financement de UNPBF a restitué des recommandations qui contribuent dans l’harmonisation des positions des femmes dans les instances de prise de décision. Etaient présentes plusieurs personnalités qui peuvent influencer ou orienter les décideurs. Il y avait en effet des femmes et hommes sénateurs et hauts cadres du Sénat ; des femmes et hommes représentant les différents ministères ; des femmes et hommes représentant les différentes institutions régionales ; des femmes et hommes députés de l’Assemblée législative est-africaine.

En se basant sur des études et conclusions des chercheurs et autres organisations de la société civile en faveur des droits de la femme, le Burundi fait face à des défis persistants en matière de représentativité des femmes dans les instances de prise de décision. Munis de tout un arsenal de recommandations issues de beaucoup de sources, d’analyses et d’études faites ainsi que des travaux sur le terrain et les plaidoyers, les membres de la Cocafem n’ont pas fait dans la dentelle. Ils ont montré noir sur blanc que la place de la femme dans les instances de prise de décision reste faible. Selon elle, le chemin à parcourir est encore long.

Pascasie Sinzinkayo : « Cette activité est une opportunité de nous rappeler notre devoir de nous engager davantage et d’accélérer le rythme à lever tous les obstacles déjà rencontrés dans la transformation des normes culturelles et de genre néfaste »

« Cette activité est une opportunité de nous rappeler notre devoir de nous engager davantage et d’accélérer le rythme à lever tous les obstacles déjà rencontrés dans la transformation des normes culturelles et de genre néfastes », a indiqué Pascasie Sinzinkayo, 2e vice-présidente de la Cocafem. Elle a fait savoir que malgré la volonté de la femme burundaise à promouvoir son autonomisation et la participation publique, la femme seule ne peut pas y arriver sans l’apport très important des hommes. Elle estime que l’homme doit accepter de mettre de l’eau dans son vin en améliorant le bien-être de la femme pour un avenir plus inclusif et prospère.

« Tout ça commence dans la famille. C’est depuis la naissance que nos coutumes mettent la fille et la femme dernière le garçon comme s’il y’aurait des travaux ou des responsabilités réservés à la fille et d’autres au garçon ».

Le patriarcat reste la cause profonde de l’inégalité

Des travaux de recherche effectués dans les provinces de Ruyigi et Rutana montrent qu’il y’a encore du pain sur la planche. Le système patriarcal reste une entrave à l’épanouissement de la femme et de la fille.

« La manière dont le genre acquiert une dimension hiérarchique avec la tendance de privilégier la masculinité maintient la hiérarchie genre et la manière dont les hommes et les femmes croient pouvoir devoir réagir. Puis, il y a possibilité de sanctions sociales en cas de transgression de ces normes. Ces règles perpétuent les inégalités, la discrimination et la violence basée sur le genre », explique Léonidas Ndayisaba, politologue et l’un des chercheurs ayant mené l’étude.Toujours selon ses témoignages, c’est dans un système patriarcal traditionnel où le masculin père-fils prime sur le féminin mère-fille.

« Ce qu’on peut attendre d’une femme est qu’elle soit une femme soumise, une femme devant toujours être confinée dans les travaux peu ou non rémunérés, des travaux de champ, des travaux de maison, etc. En conséquence, elle doit être peu présente dans l’espace public par exemple ». Et d’ajouter que même au niveau de la prise de décision et de la participation à l’intérieur du ménage, c’est toujours le système patriarcal qui doit prendre le dessus.

Quant à la facilitatrice Nadine Mukunzi, en analysant les normes et les pratiques culturelles néfastes ainsi que les éléments issus des dialogues communautaires, elle est revenue sur les différentes inégalités. Elle a cité notamment des inégalités de droit à la parole et à la liberté d’expression ; les inégalités d’accès au droit de vivre libre de toutes les violences et la discrimination. Enfin, elle a parlé d’inégalité dans le partage des rôles au sein de la famille et des inégalités à la participation politique.

Des recommandations

Toujours selon la Cocafem, la culture burundaise repose sur des structures patriarcales qui assignent aux femmes des rôles domestiques et de subordination. Plusieurs normes sociales dictent que la femme doit rester en retrait des décisions politiques et économiques au profit des hommes.

Toute une série de recommandations qui ne doivent être prises à la légère sont alors proposées : plaider pour des lois plus égalitaires en mettant une influence sur les ministères de la solidarité et celui de l’EAC et les acteurs publics ; soutenir la rédaction des rapports alternatifs ; renforcer l’appel à l’action pour la CEDAW ; sensibiliser et former les femmes rurales sur CEDAW et autres instruments légaux ; adapter les manuels scolaires sur le genre depuis l’école primaire pour bâtir une base solide ; mettre en œuvre les accords ratifiés par le Burundi et les accords en vigueur ; garantir une représentation paritaire en adoptant des quotas de femmes dans les conseils de collines ; plaider pour des lois sur les successions et la révision du code électoral à l’Assemblée nationale et au Sénat ; réviser le cadre légal en analysant à fond les lois lacunaires par l’Assemblée nationale, le Sénat ; plaider et mettre une pression permanente pour la révision par le gouvernement et le Parlement de certaines lois et politiques gouvernementale ; renforcer la coopération avec la Tanzanie en multipliant des rencontres entre les autorités tanzaniennes et burundaises par le ministère en charge de l’EAC ; former les femmes en matière du genre et les faire participer dans les différentes conférences ; conscientiser les femmes sur la réclamation de leurs droits en élaborant des formations accélérées ; mettre en place des documents traitant les VBG ; exiger des quotas au niveau des partis politiques ; trouver des solutions pragmatiques aux conflits fonciers ; identifier les établissements pilotes pour former des clubs dans les établissements scolaires ; vulgariser ces recommandations dans les ministères sectoriels, chez les partenaires et la société civile ; promouvoir les associations et valoriser les réussites des femmes dans des rôles de décision pour inspirer d’autres femmes en organisant des campagnes de sensibilisations pour changer les mentalités ; promouvoir des modèles égalitaires de familles pour une masculinité positive ; voter un budget et avoir des ressources pour une mise en œuvre efficace des politiques relatives au genre ; réviser certaines lois notamment la loi sur la parité et les régimes matrimoniaux ; accélérer la réforme du code électoral en garantissant une participation égalitaire

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