Accusé d’avoir travaillé sous injonction de son parti, l’Uprona, le deuxième vice-président du Sénat, l’Honorable Pontien Niyongabo, réfute tous les reproches formulés contre lui par l’actuel président de la Commission Nationale Terres et autres Biens : « Je pense que ce sont des mots qui lui ont échappés ».
<doc6509|right>Premier chef d’accusation : « L’Honorable Pontien Niyongabo, actuel deuxième vice-président du Sénat et ancien vice-président de la CNTB, a pris des mesures partiales. Certaines des mesures de cette commission sous feu l’Abbé Astère Kana doivent être revues. Malade, il ne travaillait pas et c’est son vice-président qui travaillait. La CNTB était sous la tutelle de la première vice-présidence Uprona ».
Selon l’ancien vice-président de la CNTB, l’article 21 de l’ancienne loi régissant la CNTB et l’article 23 de la nouvelle loi, précisent que tout membre de la commission ou membre de la délégation provinciale accusé d’un manquement grave est révoqué ou poursuivi judiciairement. « Il y avait donc toutes les balises pour ne pas travailler sur un mandat d’un parti politique », précise l’honorable Pontien Niyongabo.
« Nous avons travaillé avec l’abbé Kana pendant trois ans, il était très dynamique et j’étais étonné de le voir tomber malade si rapidement au cours de la dernière année. Durant cette année, la loi était déjà révisée et les dossiers étaient essentiellement réglés dans les provinces et non au niveau de la direction de la commission nationale », tient à préciser l’ancien vice-président de la CNTB.
Selon lui, il n’y a pas eu de décisions qui ont a été prises en son absence : « Il y a des dossiers qui avaient été conclus avant qu’il ne tombe malade et qui n’étaient pas encore signés et que son secrétariat m’a amenés uniquement pour signature ». Et de conclure sur ce point : « Donc, le gros du temps passé à la CNTB, j’étais avec l’Abbé Kana. C’est une question de crise de confiance de la part de Mgr Sérapion Bambonanire ».
Mgr Sérapion doit servir de modèle dans le comportement social
Deuxième reproche : « Dans l’ancienne équipe de la CNTB composée de 23 membres, explique Mgr Sérapion, il y avait un déséquilibre flagrant entre les Hutu et les Tutsi ». Faux, rétorque l’Honorable Pontien Niyongabo : « L’équipe nommée par le président de la République était bien équilibrée ethniquement et l’instruction des dossiers était toujours faite par des équipes largement représentatives au niveau ethnique ou genre. Les Hutu étaient d’ailleurs majoritaires ».
D’après lui, la CNTB s’inscrit dans le cadre d’une justice restauratrice, une approche gagnant-gagnant : « On ne peut pas travailler comme des juridictions classiques où il y a un vainqueur et un vaincu, quelqu’un qui est rétabli dans ses droits et un autre qui est sanctionné conformément à la loi ».
Pour l’Honorable Pontien Niyongabo, l’article 9 de la loi régissant la CNTB indique l’approche du travail : concilier la loi, l’équité, la réconciliation et la paix sociale. « Il faut une même lecture des clauses. Nous avons fait pendant toute une année à l’aide des experts pour nous expliquer les différents types de conflits et des solutions alternatives à y apporter », explique l’Honorable Pontien Niyongabo.
Selon lui, il n’est pas facile de comprendre comment un évêque en même temps président de cette commission peut avancer des affirmations gratuites alors qu’il devrait avoir une plus value au niveau du comportement : « Par son statut, c’est quelqu’un qui doit servir de modèle dans le comportement social, mais je ne voudrais pas le juger à partir de ces mots qu’il a livrés, parce que je pense qu’ils lui ont échappés », conclut, l’Honorable Pontien Niyongabo tout en invitant Mgr Sérapion à « être calme et éviter d’être partial, de façon à avoir la confiance de toutes les parties en conflit ».