Insuffisance des médicaments contre les troubles psychiques à la Camebu, cherté des médicaments importés, pauvreté des familles des patients. Entre autres facteurs à l’origine du non-respect des prescriptions aux malades mentaux.
«Au fil des années, le nombre des consultations ambulatoires des cas neuropsychiatriques a considérablement augmenté», a indiqué Franck Ninos Sokoroza, responsable du département médical au centre neuropsychiatrique de Kamenge(CNPK). Il est intervenu ce mercredi 10 octobre à l’occasion de la Journée internationale de la santé mentale.
Le centre a enregistré 9.282 cas en 2012, plus de 7.980 cas en 2013, 11.991 en 2014, 9.603 en 2015, plus de 12.8oo en 2016 et, il a atteint en 2017, 16.359 cas. En outre, les admissions en hospitalisation résidentielle ont également augmenté. « En 2012, nous avions 820 patients et 878 en 2017».
Selon M. Sokoroza, le CNPK s’approvisionne au niveau de la Centrale d’achat des médicaments essentiels au Burundi (Camebu). La plupart de spécialités qui ne sont pas disponibles au Burundi sont commandées en Belgique. Cela grâce au partenariat de l’ONG belge Fracarita et de la congrégation des frères de la charité. Ceci facilite la prise en charge des patients.
Ainsi, ce médecin fait savoir que les patients pris en charge en hospitalisation paient une caution de 150 mille BIF. Il assure que ce montant n’est pas élevé compte tenu de l’hébergement, de la restauration et des médicaments. «La prise en charge des pathologies mentales exigent plus de temps ».
Au moins 250 patients par jour
Les patients en bénéficient généralement pendant une période comprise entre 6 mois et 24 mois : «Certains peuvent aller même jusqu’à 5 ans ». Par exemple, un nourrisson épileptique à qui l’on prescrit un flacon par mois de la dépakine (antiépileptique) qui coûte entre 20 et 30 mille BIF, le prendra pendant 2 ans.
Pour les adultes, un flacon de 50 mg d’un seul médicament peut coûter environ 50 mille BIF. Ce flacon peut être prescrit une fois par mois. «Ainsi, avec un séjour d’au moins un mois, la caution n’est pas si élevée en plus de l’hébergement et de la restauration ».
Ce médecin se réjouit de l’assistance du ministère en charge de la solidarité : «Les patients paient au CNPK les frais dus à la consultation et vont s’approvisionner en médicaments au niveau du ministère ».
M. Sokoroza soutient que des stratégies d’intégration et d’extension ont été mises en place pour satisfaire un nombre important de patients. Deux centres de soins mentaux dans les provinces Gitega et Ngozi ont été ouverts. Des consultations externes et des prises en charge en milieu d’hospitalisation sont couvertes.
Les activités d’intégration ont débuté dans les provinces sanitaires de Makamba et Rutana. «Quand nous passons nos commandes en Belgique, nous comptabilisons également les besoins de ces différents centres».
Ce médecin fait noter que le centre a actuellement 3 médecins psychiatres et 7 médecins généralistes. En moyenne, un seul médecin reçoit 30 patients par jour. « Sur un effectif de 9 médecins disponibles au centre on peut accueillir entre 250 et 300 patients par jour ».
Il interpelle plus d’étudiants à se spécialiser en psychiatrie pour avoir plus de prestataires.