Via un communiqué, les membres du bureau politique ayant fait défection au camp Rwasa, le 14 août, ont décidé de remplacer Agathon Rwasa, président par son secrétaire général. Une offre déclinée par le concerné, avant qu’ils ne décident de le remplacer par le doyen d’âge, en la personne de Marie Immaculée Ntacobakimvuna, actuelle secrétaire nationale à la promotion féminine.« Des tentatives de déstabilisation auxquelles nous ne comptons pas céder », laisse entendre Simon Bizimungu, secrétaire général, un pro-Rwasa.
A l’instar des séries télévisées où la fin de chaque épisode débute un autre. Avec les soubresauts, et autres coups bas au sein du principal parti de l’opposition, c’est devenu le cas.
Point d’épilogue. Chaque coup d’un camp équivaut à un contre coup de l’autre. Ainsi, le 14 août via un communiqué, conformément aux prescrits de l’article 38, alinéa 2 du Règlement d’Ordre Intérieur de 2019 du CNL, disposant qu’en cas de vacance de poste du président, le secrétaire général assure la gestion des affaires courantes.
Il organise également la session extraordinaire du Bureau politique, les membres du bureau politique signataire de la suspension de l’Honorable Agathon Rwasa, ont décidé de le suspendre de ces fonctions l’actuel président du parti.
Ainsi, à travers ledit communiqué, ils demandent au désormais ex-président du parti et au secrétaire général qui s’est désisté, de mettre à la disposition de l’autorité intérimaire et dans les plus brefs délais, tous les outils de fonctionnement du parti CNL. Des injonctions, qui selon eux, doivent permettre de relancer les activités du parti dans tout le pays.
Car, dans la foulée, ils ont saisi le « nouveau » bureau politique, par le biais du doyen d’âge, lui demandant de s’adresser au ministre ayant la gestion des partis politiques dans ses attributions pour permettre la tenue des réunions du bureau politique légal de 2019 à la permanence nationale du parti.
Ce, dans le respect de l’esprit et de la lettre de sa correspondance du 2 juin 2023. Pour Simon Bizimungu, des vilaines tentatives de déstabilisation auxquelles ils ne comptent pas céder. « En aucune manière un groupuscule de gens peut mettre à mal le fonctionnement des organes élus d’un parti politique sous le seul prétexte qu’ils en sont membres du bureau politique », fustige-t-il.
Quand bien étant membres dudit bureau politique, cet élu du peuple rappelle que le bureau politique possède sa structure organisationnelle. « Loin d’eux cette fausse idée de se substituer aux organes du parti. Certes, ils ont beau d’en être membres, mais ils ne doivent pas oublier qu’ils ne sont pas les seuls à prendre des décisions. C’est à ce niveau qu’il faut faire le distinguo. Les décisions sont collégiales ».
Concernant les articles invoqués pour constater la vacance de la présidence, ainsi remplacer l’Honorable Agathon Rwasa, M.Bizimungu rappelle les circonstances prévues par le ROI dans lesquelles le président du parti peut être remplacé. « C’est lorsque notamment, celui-ci n’est plus en vie, il a fui le pays, en cas d’invalidité lui empêchant de bien accomplir ses tâches ou lorsque pour des raisons indépendantes et prouvées, il n’est plus à mesure d’accomplir ses tâches ».
En se référant à l’article 39 à ces alinéas, selon lui, des cas de figure qui devraient contraindre Agathon Rwasa, actuel président, a cédé son fauteuil.
De fausses allégations
Quant aux supposées réunions qui n’ont pas été tenues comme conformément au ROI pour constater la vacance du poste de président, M. Bizimungu balaie du revers de la main ses accusations.
« Le 5 mars, une réunion du bureau politique élargi avec les représentants de toutes les provinces, s’est tenue. Le 12 mars 2023, le parti a organisé un congrès ordinaire conformément à ses statuts. Lors de cette réunion, des modifications aux statuts et aux règlements du parti sont apportées. Certes, trois membres du bureau politique étaient absents. Mais les autres étaient présents. Le 30 avril, un congrès extraordinaire s’est tenu ».
Contrairement à ce qu’ils laissent attendre jusqu’en avril, ce député du camp Rwasa fait savoir que les activités du parti se sont déroulées tel que l’exigent les textes régissant les organes du parti. « Sinon, tous ces autres faux alibis n’ont que pour objectif de fragiliser la base électorale du CNL. Une tâche non des moindres, selon M. Bizimungu, car malgré ces agissements le CNL reste une force politique redoutable.
« Il suffit de voir les messages qui afflue depuis le début de ces soubresauts ». Néanmoins, il déplore une chose. « Sachant que toute activité n’allant pas dans le sens de réunification du parti ait été suspendue jusqu’à nouvel ordre par le ministre de l’Intérieur. Comment ces membres dissidents continuent d’organiser des activités, de faire des descentes sur terrain ? » D’après lui, un deux poids deux mesures qui cache mal un certain parti-pris.
A son avis, n’a pas besoin d’être si cette autorité se doit être garante du respect de la loi.
Contacté, Martin Ninteretse, ministre de l’Intérieur a promis de réagir ultérieurement. Pour rappel, le 4 juillet, une dizaine des cadres du parti CNL dont des députés ont pris une décision de suspendre le député Agathon Rwasa de la présidence de ce parti. Ce dernier les avait aussi suspendus de l’organe national de ce parti le 28 juin.
Un mois auparavant, le 2 juin, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, avait suspendu toutes les activités du parti CNL sur toute l’étendue du territoire.
Comme raison, il a évoqué le souci d’éviter des confrontations entre les militants de ce parti faisant suite à sa crise interne. De quoi s’interroger alors sur ces agissements de l’autre camp des dissidents aux yeux et au sein de l’autorité habilitée, alors que le statu quo devrait perdurer.