Mardi 05 novembre 2024

Politique

CNL, le nouveau parti de Rwasa

15/02/2019 Commentaires fermés sur CNL, le nouveau parti de Rwasa
CNL, le nouveau parti de Rwasa
Agathon Rwasa, leader du nouveau parti CNL

Le ministère de l’Intérieur a agréé, jeudi 14 février, le parti Congrès National pour la liberté Ubugabo si urucumu d’Agathon Rwasa. Explosion de joie de l’opposition.

Fini le suspense. L’ordonnance No 530/237 du ministre de l’Intérieur est tombée. Depuis le mois de septembre dernier, les ex membres de la coalition Amizero y’Abarundi fraction, FNL croisent les doigts. Plusieurs modifications ont été exigées par le ministère de l’Intérieur, après le dépôt de leur dossier au ministère de tutelle. Changement de nom, de devise, d’emblèmes, etc. Chose que s’est empressé de faire Agathon Rwasa.

La deuxième force politique du pays se dote enfin d’un parti politique. Le Front National pour la Liberté-Amizero y’Abarundi, le FNL Amizero y’Abarundi a fait place au Congrès National pour la liberté Ubugabo si urucumu.

Une nouvelle confirmée par Agathon Rwasa : « Nous avons accueilli cette reconnaissance juridique de notre parti avec satisfaction. » Il parle de reconnaissance après plusieurs années de persécution  et d’arrestation arbitraire. « C’est désormais un droit, la loi le reconnaît, il n’y a plus d’obstacle ».

Le désormais patron du CNL a plusieurs projets en tête. Dans l’immédiat, il va falloir s’organiser rapidement au sein du parti. Rencontre des membres, mise en place des organes conformément aux règlements du parti, tenue des réunions et des meetings et la préparation aux élections de 2020.

La bête noire du Cndd-Fdd n’exclut aucune hypothèse de ralliement au nouveau parti. « Tout Burundais a son rôle à jouer».


Rappel

12 septembre 2018 : Agathon Rwasa a organisé une Assemblée générale, à Bujumbura, pour produire un document demandant l’agrément du parti Front National pour la liberté FNL- AMIZERO Y’ABARUNDI.

13 septembre 2018 : Jacques Bigirimana, président du parti FNL, a envoyé une lettre au ministère de l’Intérieur avec objet : « Protestation contre usurpation de nom, symbole et emblèmes.» Selon lui, le nom choisi par le camp Rwasa est exactement comme celui du parti FNL. M. Bigirimana a ajouté qu’Amizero étant le slogan de salutation officielle de son parti.

Il a, en outre, signalé que les signes distinctifs, le drapeau aux couleurs rouge, vert et noir et l’emblème au centre symbolisé par la houe et l’arc et la devise appartiennent au parti FNL depuis son agrément en 2009. Et de révéler que l’objectif d’Agathon Rwasa est d’ouvrir un conflit, tenter de piéger le ministère de l’Intérieur. Il a ainsi demandé à ce ministère d’être attentif à ces préoccupations et ces arguments dans l’analyse du dossier.

14 septembre 2018 : Agathon Rwasa dépose un dossier de demande d’agrément de son parti FNL-AMIZERO Y’ABARUNDI.

8 novembre 2018 : Le ministre de l’Intérieur rejette l’agrément de son parti et lui demande de se conformer à la loi. « Les sigles, emblèmes et devises du parti sont semblables à un parti politique déjà agréé », a-t-il motivé.

12 novembre 2018 : Selon ses propos, Agathon Rwasa dépose un document contenant les réponses à la demande du ministère de l’Intérieur. C’est à ce jour même qu’il a déposé un autre dossier de demande d’agrément, d’après ses proches.

28 décembre 2018 : Lors d’une émission publique, à Ngozi, le président de la République a assuré que la balle se trouve dans le camp Rwasa. « En cas de conformité à la loi, la reconnaissance juridique pourra intervenir incessamment. Même demain, ce sera possible ».

En réaction à cette déclaration, Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa, a affirmé le même jour que le dossier est déjà conforme à la loi.

Agnès Ndirubusa, Egide Nikiza, Igor Giriteka et Rénovat Ndabashinze

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Réactions

Jean De Dieu Mutabazi : « Il est le bienvenu » « Au niveau de notre parti politique, c’est une bonne chose que son parti soit agréé. Qu’il soit le bienvenu au milieu des autres partis d’opposition », a réagi Jean De Dieu Mutabazi, président du parti Rassemblement des démocrates du Burundi (Radebu). Et de demander aux autres politiciens en exil de suivre son exemple. « Qu’ils rentrent faire la politique à l’intérieur en vue de préparer ensemble les élections de 2020. » Une compétition libre, qui, selon lui, sera démocratique, inclusive et apaisée. Pierre Claver Nahimana : «Une très bonne chose» «C’est une bonne nouvelle dans l’espace politique burundais» a déclaré le président du parti Frodebu. M. Nahimana rappelle que ce politicien est un acteur important dans la politique burundaise. Par ricochet, dit-il, l’agrément de son parti est un pas en avant. Cependant, il tient à nuancer : «L’agrément d’un parti, c’est une chose, l’exercice de la liberté politique est une autre». Le président du parti Sahwanya Frodebu insiste sur cette deuxième étape. «Nous souhaitons que cet agrément soit un prélude à la liberté  politique des partis». Pancrace Cimpaye : « Une bonne nouvelle  mais … » « C’est une bonne nouvelle que l’honorable Agathon Rwasa ait pu obtenir enfin ce cadre légal qui lui facilitera de mener son combat politique », a commenté Pancrace Cimpaye, opposant politique en exil. Néanmoins, il reste convaincu que cela n’est pas en aucun cas un signe précurseur de changement. « Le véritable changement viendra quand tous les partis politiques auront le droit et la liberté d’exercer leurs droits politiques. » Pour lui, on parlera de changement quand il y aura un environnement permettant aux réfugiés de rentrer au pays et adhérer à un parti politique de leur choix.

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