Alors que les activités du CNL, principal parti d’opposition au Burundi ont été suspendues sur tout le territoire national, son leader déplore le soutien de l’autorité ministérielle aux dix membres « sécessionnistes ». Ces derniers ont tenu une réunion ’’illégale’’, selon Rwasa, dimanche 19 novembre 2023 à Gitega avec une sécurité assurée par des éléments de la police et du SNR.
La crise au sein du parti CNL se poursuit. Dans sa déclaration rendue publique le 24 novembre 2023, le principal parti d’opposition s’insurge contre une réunion « illégale » tenue à Gitega le dimanche 19 novembre 2023 par un groupe de dix militants qui se disent défenseurs du salut du parti.
« Le parti CNL a appris avec regret la tenue, le 19 novembre 2023 au bar-restaurant Lenox à Gitega, d’une réunion illégale organisée à l’insu des organes dirigeants du parti par les 10 récidivistes dissidents longtemps suspendus des organes du parti CNL », lit-on dans ladite déclaration.
D’après Agathon Rwasa, ces « dissidents » ont bénéficié d’un encadrement des forces de l’ordre, de l’administration locale et des éléments du SNR. Consécutivement à la tenue de cette réunion, M. Rwasa avoue qu’il a mis au courant le ministre ayant la gestion des partis politiques dans ses attributions, avant et même le jour de sa tenue, mais celui-ci n’a pas conséquemment réagi.
« Le ministre a été informé de la tenue de cette pseudo réunion des dissidents depuis la veille et pendant les premières heures de la matinée du dimanche 19 novembre 2023. Au lieu de s’en tenir à sa décision d’interdiction des activités du parti CNL, il a laissé à ses subalternes locaux (administration, police, épaulées par le Service National de Renseignements) le soin d’encadrer cette soi-disant réunion », indique M. Rwasa à travers cette déclaration.
Selon lui, au cours de cette réunion, les dissidents ont annoncé avec célérité qu’ils avaient l’aval du ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique.
Pour rappel, Martin Ninteretse, ministre burundais de l’intérieur, avait déclaré que « seule la réunion de réconciliation présidée par les organes élus en 2019 pourra être tenue » et cela avec une autorisation préalable.
Une politique de deux poids, deux mesures contre le CNL ?
Dans cette déclaration M. Rwasa s’interroge comment le ministre de l’Intérieur le reconnaît officiellement comme président et représentant légal du parti CNL mais en même temps « autorise en coulisses les dissidents » à organiser une réunion pourtant non permise pour le leadership du parti.
De quoi faire sortir Agathon Rwasa de ses gongs en dénonçant ce qu’il qualifie de « politique du deux poids, deux mesures » du ministre de l’Intérieur à l’endroit de son parti.
« Le parti CNL profite de la présente occasion pour dénoncer pour la nième fois le Gouvernement du Burundi par l’entremise du Ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique pour sa politique de deux poids, deux mesures qu’il applique contre le parti CNL».
De plus, M. Rwasa ajoute que cette politique n’augure rien de bon à l’édifice du pays sauf à en rajouter d’autres problèmes que le gouvernement peine à résoudre.
Contacté, le ministère de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique n’a pas voulu réagir sur les allégations de M. Rwasa.
« Une déclaration trompeuse »
« Ce que Rwasa a dit, lui seul peut en donner les preuves. Nous pensons qu’il a des preuves. Tout le monde sait que les activités du parti ont été suspendues sur tout le territoire national », indique Térence Manirambona l’un des dix membres du CNL qui se sont rebellés contre Agathon Rwasa.
Pour M. Manirambona, les allégations de Rwasa contre un groupe des députés du CNL comme quoi ils ont tenu une réunion à la date et au lieu susmentionné sont mensongères.
Il n’y a pas eu une réunion. M. Manirambona indique qu’ils étaient autour d’un verre et ont vu venir un groupe de cinq à six personnes. Ces derniers ont dit qu’ils ont été envoyés par Rwasa. D’ailleurs, c’est eux-mêmes qui ont appelé l’administration locale, la police et le SNR.
Arrivés sur le lieu ils ont trouvé que nous étions en train de dialoguer avec des collègues (d’ailleurs moi je suis natif de Gitega). Après leur constat, ils sont partis et nous sommes restés avec nos gardes de sécurité.
Par ailleurs, « Nous sommes dans une vacance parlementaire, un député a le droit de circuler à travers tout le pays car celui-ci a un mandat national. Il est dans ses droits de rencontrer les militants de son parti pour échanger sur les questions de la vie nationale et même recueillir leurs doléances », ajoute-il.
« C’est plutôt lui qui est entrain de recommander à ses fidèles d’organiser des réunions », poursuit M. Manirambona. Il donne des exemples des réunions qui se sont tenues à Kayogoro en province Makamba, à Muramvya, dans un bar dénommé Croix Rouge, à Muyinga et à Bujumbura. « Ayant peut-être appris que c’est déjà connu qu’il est en train d’organiser des réunions, il essaie de trouver des prétextes », charge-t-il.
Sur la question de savoir pourquoi ce groupe de député continue à qualifier Rwasa d’« ancien représentant du parti CNL » alors que le ministre de l’Intérieur reconnaît toujours Rwasa comme étant à la tête du bureau politique mis en place conformément aux statuts et règlement du parti de 2019, M. Manirambona indique que les gens font une mauvaise interprétation.
« Rwasa a été démis de son statut de représentant du parti CNL conformément aux articles 49 et 38 respectivement des statuts et du règlement d’ordre intérieur », ajoute-il.
Entretemps, l’article 39 des statuts du parti CNL stipule que « le président du parti est élu par la convention nationale du parti pour un mandat de cinq ans renouvelable ».
Simon Bizimungu, secrétaire général du parti CNL signale en revanche que ce que dit Térence Manirambona est possible lorsque le député rencontre la population sans distinction des partis politiques. « Si tu envisages de rencontrer les militants de ta formation politique, cela relève d’une activité partisane. Dans pareille situation, ce sont les instances du parti qui te donnent un feu vert et tu dois soumettre un rapport », précise-t-il.
Analyse
« Ce n’est que le renforcement du système de « Nyakurisation »»
Un analyste de la politique burundaise qui a requis l’anonymat observe que c’est normal que Rwasa s’inscrive en faux contre la tenue d’une réunion de ses « opposants internes».
Le Ministère ayant la gestion des partis politiques reconnait Rwasa comme président du parti CNL. Ça c’est une bonne chose. Et celui-ci a toujours dénoncé ce qu’il a appelé l’« immixtion des pouvoirs publics dans les affaires internes du parti ». Il revient à ce ministère d’éclairer l’opinion sur les allégations de Rwasa.
Sinon, « ce qui est en train de se passer aujourd’hui au sein du parti CNL, avec la situation qui s’est manifestée dimanche le 19 novembre 2023, pourrait conduire à penser que le ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique en est complice», poursuit l’analyste.
Ma première analyse est que si nous revenons dans l’histoire politique récente du pays, avec le discours du secrétaire général du parti CNDD-FDD annonçant que Rwasa cherchera à adhérer à ce parti mais ça sera trop tard, tout cela rentre dans la stratégie maquisarde d’élimination des obstacles.
C’est une stratégie qui permet à ceux qui détiennent le pouvoir de garder une main mise sur le processus électoral en cherchant à barrer la route pour tous les rivaux.
« Ce n’est que le renforcement du système de « Nyakurisation » ». C’est donc dans la continuité de ce discours du secrétaire général du parti au pouvoir que la scène actuelle au sein du parti CNL est en train de se jouer. Un plan Machiavélique tout simplement.
Deuxièmement, si la situation va rester ainsi, je trouve qu’il sera difficile pour le ministère ayant l’intérieur dans ses attributions de pouvoir concilier les deux parties, si jamais c’est son objectif. Ça sera comme un homme qui doit concilier une femme légale et une concubine. Or, dans tous les cas, l’arbitre doit être neutre.
Monsieur Rwasa, qu il me soit permis
Dépassant ces histoires de votre parti avec une dissidence.
Vous êtes encore député monsieur Rwasa et êtes représentant du peuple burundais a la chambre
Jamais vous et votre parti vous manifestez sur des sujets brûlants d’actualité
–l envoi d un contingent ‘ masqué de soldats a Goma
–le. nombre de militaires tués dans l opération
–l’ assemblée nationale s’ est elle prononcée sur l envoi du contingent
— paie les soldes, frais, matériel de combat par qui
— vous envoyez des troupes à Kinshasa pour protéger le Président congolais, sur quel réquisitoire avec l accord de qui
— avez-vous reçu l accord de l EAC?
— pourquoi une intervention etrangere durant un processus électoral
— quelle sera l attitude du Burundi si le candidat « protégé » est battu vis à vis du nouveau président
— quel sont les rétribution versées par Kinshasa et à qui
Voilà toute une série d’ interrogations récentes et urgentes que vous auriez dû poser au gouvernement et à ses ministres
N ayant rien entendu de votre part, je présume que vous êtes d accord avec cette politique
Alors Hon Rwasa…..que faite vous sur les bancs de l opposition ??
Je ne suis ni du CNL,ni du CNDD FDD mais je trouve que monsieur Rwasa a une petite capacite orgasitionnelle, si on regarde bien il s’est desolidalise avec presque tous ses proches depuis le maquis, et meme apres avoir cree un parti politique il ne parvient pas a consolide l’unite de son parti, on peut toujours crier a la Nyakurisation mais soyons realiste et regardons la personne par rapport a son parcours politique, je ne veux pas citer ici les gens qui ont travaille avec lui depuis le maquis et qui ne sont plus avec lui , d’autres ont prefere creer leurs partis politiques,d’autres par maque d’encandrement politique ont prefere adhere au porti au pouvoir, je pense qu’il est temps qu’il accepte sa defaite politique et qu’il organise un congres ou ni lui, ni un de ses discidents ne sera candidat et qu’il y ai une autre personne capable d’unir le parti.