La commission nationale indépendante des Droits de l’Homme (Cnidh) salue la déclaration de Michel Kafando, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies au Burundi, de jeudi 9 août, devant le Conseil de sécurité.
Son président, Jean-Baptiste Baribonekeza, a indiqué, ce lundi 13 août, dans une conférence de presse, que le haut fonctionnaire des Nations unies a rapporté cette fois-ci avec objectivité la situation politico- sécuritaire qui prévaut au Burundi.
Pour rappel, M. Kafando s’est dit satisfait notamment de la rencontre des leaders des partis politiques, tenue en province Kayanza, et surtout de la feuille de route pour les élections de 2020 qui en est sortie. Selon lui, c’est une «initiative que le gouvernement devrait retenir dans la perspective du dialogue inter-burundais pour assurer la meilleure participation possible de toutes les partis politiques».
En outre, le diplomate et ancien chef d’Etat burkinabè a assuré que 35 mille réfugiés ont déjà été rapatriés volontairement depuis 2017.
D’après le président de la Cnidh, les déclarations antérieures étaient manipulées. Et les différentes organisations s’en servaient pour justifier des mesures contre le Burundi. Ainsi, il recommande la reprise de la «coopération intégrale» entre le Burundi et l’Union européenne, suite à cette déclaration sur la «situation réelle» de l’envoyé spécial du locataire de la maison de verre de Manhattan.
Bruxelles avait pris, au plus fort de la crise, des sanctions économiques contre Bujumbura arguant le non-respect de l’article 96 de l’Accord de Cotonou qui régit la coopération entre l’UE et les Etats d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP).
Olivier Nkurunziza, secrétaire général du parti Uprona, explique «ce changement de discours» vis-à-vis du Burundi par la déclaration du président Nkurunziza de ne pas se représenter en 2020. Il estime qu’elle a allégé les tensions au Conseil de sécurité.
M. Nkurunziza affirme également que Michel Kafando a le mérite d’avoir dressé le tableau réel de la situation qui prévaut au Burundi.
Tatien Sibomana, opposant politique de la coalition Amizero y’Abarundi, n’en revient pas. Il soutient que certaines affirmations de Michel Kafando sont infondées. Entre autres «le forcing pour la révision de la Constitution et les multiples contributions contraignantes notamment aux élections».