Jean Baptiste Baribonekeza, président de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme, dénonce la mesure de rétrogradation de sa commission : «La recommandation s’est basée sur des allégations issues des organisations de la société civile aux intérêts éminemment politiques ».Propos tenus, ce lundi 5 mars, lors d’une conférence de presse sur le rapport de rétrogradation de cette commission au statut B.
Il indique que sa commission a été demandée de s’exprimer sur la question du mandat présidentiel. «Nous n’avons pas la latitude de nous prononcer sur toute question d’ordre constitutionnel». De surcroît, ce dernier confie que sa commission a refusé d’affirmer «un génocide en cours».
M. Baribonekeza assure que les actions de la Cnidh s’inscrivent dans une approche constructive. « Les violations des droits de l’Homme observables ne sont pas symptomatiques d’une crise».
Des organisations « mal intentionnées » entre autres l’Aprodh, l’Acat, le Focode, la ligue Iteka et la Fidh sont à l’origine de cette mesure: «Elles bénéficient du soutien des organisations et pays qui ne poursuivent pas nécessairement l’intérêt des Burundais ». Et de lâcher aussitôt : «Elles émettent des critiques non-fondées pour détruire le travail du contingent burundais dans l’Amisom».
Le président de la Cnidh tranquillise : «Ce n’est pas une catastrophe. Il n’y a pas de maison qui brûle.» Le travail se poursuit comme à l’accoutumée. D’ailleurs, conclut-il, les commissions classées dans les statuts B et C ont naturellement tendance à être prioritaires dans les financements.
Signalons que le rapport date de novembre dernier.
C’est une commission « nationale ». Pourquoi faudrait-il qu’elle doive se rapporter à l’ONU plutôt qu’à s’atteler à formuler ses recommandations aux institutions nationales?
Votre travail ne consiste pas à rapporter seulement, mais aussi à identifier des pratiques qui ne respectent pas les droits de l’homme « à l’intérieur » du Burundi. Autant au public qu’au privé, il y a sûrement du travail à faire.