Le ton est monté, ce mardi, au Conseil des NU pour les droits de l’Homme. Fatsah Ouguergouz a indexé cette commission d’être à la solde de Bujumbura. La Cnidh parle d’une commission partiale.
La Commission nationale indépendante des droits de l’Homme ne s’est pas montrée tendre vis-à-vis de la commission d’enquête sur le Burundi à Genève. Son président, Jean Baptiste Baribonekeza a évoqué « une stratégie du néant et du chaos adopté par certains acteurs pour résoudre les problèmes qui hantent la société burundaise. »
Elle a annoncé les lacunes du rapport de Fatsah Ouguergouz. Froidement, elle a noté que la commission d’enquête n’a pas pu se rendre sur terrain pour réunir des informations bien documentées et suffisamment fiables. « Parler des crimes contre l’humanité repose sur des arguments peu convaincants et le recours à la cour pénale internationale est inopportun,» a insisté le président de la commission, Jean Baptiste Baribonekeza. Ce recours signifierait que Fatsah Ouguergouz disqualifie systématiquement toutes les institutions nationales et les autres organisations œuvrant au Burundi.
Le président de la Cnidh va plus loin, taxant la commission de Fatsah Ouguergouz de partiale et de manque d’équilibre. Pour s’être refusée d’examiner et de fournir des informations sur les crimes de l’opposition. Et de demander au conseil de ne pas accorder de crédit à ce rapport.
« L’écho du gouvernement burundais »
Assez remonté par les critiques de la Cnidh, Fatsah Ouguergouz n’a pas mâché ses mots. Selon lui, le président de cette commission nationale s’est contenté de se faire l’écho du représentant du gouvernement burundais. Selon lui, il est mal venu de faire un procès à la commission d’enquête sur son incapacité à documenter les crimes commis par l’opposition. « Je rappellerais ici que nous avons adressé une correspondance à la commission et avons rencontré son président qui nous a promis de fournir toute information, non seulement sur les violations mais également sur les atteintes. » Une lettre restée sans réponse, tout comme la plupart des demandes faites de manière plus informelle pour obtenir une copie du rapport annuel d’activités de la Cnidh pour l’année.
D’ailleurs le rapport final et détaillé de la commission d’enquête s’attaque clairement à la Cnidh. Indépendante à ses débuts, elle a petit à petit changé de cap. Selon le rapport, depuis avril 2015, la Cnidh a eu une propension à minimiser le nombre et la gravité de violations des droits de l’Homme commises au Burundi. « Ses déclarations ne reflètent pas l’ampleur des violations rapportées dans le pays.»
La commission nationale indépendante est d’ailleurs sous la sellette depuis novembre 2016. Le sous-comité des accréditations de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme a procédé à un examen de la Cnidh. A la fin, elle a recommandé que la Commission soit ré-accréditée avec le statut B.
En cause, la Cnidh ne s’est pas prononcée de manière à promouvoir la protection des droits de l’homme en réponse à des allégations crédibles à propos de violations flagrantes des droits de l’Homme commises par les autorités. « Ce silence dénote un manque d’indépendance. »
La commission de Baribonekeza a deux mois pour se ressaisir et revenir à son statut A. Les recommandations du déclassement ne prennent effet qu’après un délai d’un an. Un délai très court qui devrait permettre à la Cnidh de fournir les pièces justificatives nécessaires pour établir sa conformité ininterrompue avec les principes de Paris.
>>Réactions
Willy Nyamitwe : « La démarche d’Ouguergouz est scandaleuse. »
Pour le conseiller principal à la présidence, Fatsah Ouguergouz ne dénigre pas que la Cnidh, mais toutes les institutions républicaines. C’est compréhensible, d’une part, pour quelqu’un qui agit sur commande de l’Union Européenne. Selon l’ambassadeur Willy Nyamitwe, Fatsah Ouguergouz, reçoit en contrepartie une rétribution à la hauteur de ses injures à l’endroit des institutions burundaises et de ses conclusions pavant le chemin pour la CPI, l’instrument que l’UE utilise pour déstabiliser certains pays. Cependant, c’est une démarche scandaleuse qui devrait appeler l’Afrique à plus de solidarité afin de faire échec à ces « mercenaires » de type nouveau.
Vital Nshimirimana : « La Cnidh rate l’occasion de servir le peuple. »
Pour l’activiste des droits de l’Homme, c’est regrettable qu’une commission soit dirigée par un homme expérimenté mais qui rate l’occasion de servir le peuple. Cela en tentant de soutenir bec et ongles un régime qui est accusé de crimes graves. Il est inacceptable que cette commission pourtant dotée de moyens et logistiques qui lui permettraient d’être indépendante échoue à servir le peuple. Vital Nshimirimana indique qu’il est tout aussi regrettable que la Cnidh ait également raté l’occasion de collaborer avec la commission d’enquête. « Nous demandons à cette commission de se ressaisir. »
Léonce Ngendakumana : «La critique de Fatsah Ouguergouz fondée. »
Le vice-président du parti Frodebu indique que la Cnidh avait pour vocation de suivre le cas des violations des droits de l’Homme et le cas échéant, traduire les suspects devant les juridictions nationales et même internationales. Actuellement, force est de constater que la commission a été restreinte à un organe du parti Cndd-Fdd. « Aujourd’hui nous déplorons que le président de la Cnidh prenne de plus en plus la position du gouvernement allant jusqu’à combattre le Conseil dans lequel la commission est membre.» Selon Léonce Ngendakumana, la critique de Fatsah Ouguergouz sur la Cnidh est par là fondée.
Jean de Dieu Mutabazi : « Fatsah Ouguergouz est un expert corrompu.»
Le président du parti Radebu, la réaction de Fatsah Ouguergouz est celle d’un expert corrompu qui n’est pas du tout neutre et qui n’a pas le sens de responsabilité. « Un expert qui travaille dans le sens de maintenir le Burundi soumis au diktat de l’Union européenne. » Pour le parti Radebu et ses partis amis, la critique de Fatsah Ouguergouz n’est pas fondée. « C’est lui qui a travaillé comme un menteur et un homme politique. La Cnidh quant à elle travaille en toute indépendance.
Le dernier rapport de la CIDH disponible sur son site date de 2015. Impossible de mettre la main sur un rapport plus récent. Or, de nombreux internautes semblent faire mention de rapports récents. Ceux-ci auraient-ils l’amabilité de nous dire comment se les procurer? Merci
Et tant qu’à évoquer la « rigueur » dont ferait preuve la CNIDH, celle-ci aurait-elle donné suite à l’unique point presse du 05.08.16 au sujet de la disparition de ce malheureux Jean Bigirimana ? Ou bien s’est-elle contentée d’acter sa disparition ?
Chers amis,
Je le dis et je le répétè souvent. Le mal burundais est moins ces échanges entre M. Fatsah Ouguergouz et Jean Baptiste Baribonekeza. C’est la vérité et rien que la vérité. Sinon les droits de l’homme sont universels. Face à un drame, c’est un drame. Mais la manière de traiter de drame et l’instrumentalisation que l’on en fait pose problème. Et dans le pays où les hommes et femmes semblent rivaliser dans la désignation de l’autre comme fauteurs de troubles, ennemis, traitres et tout cela par médias, organisations diverses, ONU et autres structures interposés, tout se complique. Jean Baptiste Baribonekeza vit au Burundi. Monsieur Fatsah Ouguergouz vit à Genève. Qui dit vrai entre ces deux personnes? Qui est l’instrument de qui? qui détient le monopole de la vérité? Etc…
@Ayuhu Jean Pierre,
En réalité, il n’y a rien entre M. Fatsah Ouguergouz et Jean Baptiste mais il y a un conflit d’intérêt. Imaginez si le travail de dernier pourrait être apprécié par M. Fatsah Ouguergouz, il n’y aurait pas la raison d’être de son enquête surtout que M. Jean Baptiste Baribonekeza opère sur terrain alors que l’autre opère virtuellement. M. Fatsah Ouguergouz ne ferait autre que dénigrer le travail de son ami pour justifier le marché obtenu et doit chercher à tout prix à renouveler son mandat! De plus n’oubliez pas que certains experts africains travaillent pour les cabinets occidentaux ou collaborent avec eux.
Il y lieu de vous répondre par un silence apaisant.
Dans un pays où personne n’ose lever le petit doigt pour dénoncer ce qui ne va pas, je trouve que la CNIDH est la seule institution qui a eu le courage de dénoncer les violations des droits de l’homme. La présentation de son rapport annuel 2016 en est une illustration. Si d’un côté les députés accusent cette commission de travailler pour l’opposition, et que certains leaders de la Société civile l’accuse de travailler pour le gouvernement, je ne peut que féliciter la CNIDH pour sa neutralité. La perfection n’est pas de ce monde, courage à la CNIDH et gardez votre position pour la promotion & protection des droits de l’homme pour tous.
Pour moi la procédure utulisée pour la collecte de l’information n’est pas à la hauteur des « experts » de l’ONU. Pour cette raison je comprends pourquoi ce rapport est décrié.
La procédure est à la hauteur dans les limites que leur a imposées Bujumbura.
weho uyiciye umurya!!!..est-ce que ce qui compte, a ton avis, c’est la procedure de la collecte ou le contenu de ce rapport?…les partisans de ce regime auraient fait mieux en nous montrant ou sont ces personnes que le rapport donne pour mortes. Qu’a cela ne tienne, la crise burundaise ne sera pas pas resolue ni par ce genre de rapports ni par la CPI..le sage burundais l’a bien dit, ni : »tura tugabure niwanka bimeneke »
La CNIDH est une caisse de résonnance du CNDD-FDD. Pour cette commission à la solde du pouvoir burundais, les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires, les tortures, les viols, les emprisonnements arbitraires ne sont que des histoires crées de toutes pièces par la commission qui a enquêté sur ces crimes commis par le pouvoir de Bujumbura depuis avril 2015. Pourtant ces violations hideuses et scandaleuses des droits de la personne humaine se commettent souvent au grand jour au su et au vu des passants. Elles ont déjà peut-être frappé certains d’entre nous ou nos proches. La CNIDH seule ne les reconnait pas. Le problème est qu’elle ne donne aucune preuve, aucun argument, qui tienne la route pour démontrer el contraire. Le ridicule ne tue pas.. !
@SENYAMWIZA
Qui t’a dit que la CNIDH ne reconnait pas les violations des DH? Fait au moins un effort de lire ses rapports et déclarations. Des disparitions, viols, tortures sont bel et bien documentés et dénoncés par la CNIDH. Mais j’apprécie que cette commission reste réaliste et fait son travail de manière constructive. Il n’y a aucun pays au monde sans violation des DH, l’important c’est d’être disposer à améliorer la situation.
@ Hon. Léonce, …. ]allant jusqu’à combattre le Conseil dans lequel la commission est membre.]
Une pure diversion, refuser d’endosser « un rapport produit par les consultants signifie combattre la CNUDH?
J’ai suivi avec intérêt la présentation du rapport annuel 2016 de la CNIDH à l’Assemblée Nationale, les députés pro-gouvernement accusaient la CNIDH de travailler pour « l’Occident » pour ne pas perdre son status A. Actuellement, la Commission présidée par Fatsah Ouguergouz et certains leader de la société civile en exil accusent la CNIDH d’être l’écho du Gouvernement du Burundi. Après lecture des différents rapports & déclarations de la CNIDH et en analysant les constats ci-hauts mentionnés, je conclus que la CNIDH fait son travail correctement et n’a pris aucune position. Allez de l’avant, « équipe de la CNIDH »!
@Desiderate
Quels sont les élements qui vous poussent à affirmer ce que vous dites ? Ca ne suffit pas de dire j’ai lu , j’ai compris et je conclus !!
Pour il n y a pas eu de torture ? pas d’assassinats? Madame je vais vous dire une chose et je ne vous la souhaite nullement . Si vous aviez vu quelqu’un de votre famille qui a été torturé sur les parties intimes avec des électrodes ,vous ne serez pas là entrain d’affirmer ce que vous êtes entrain de faire. Voir quelqu’un de sa famille disparaitre sans trouver de cadavre ca fait mal , je ne vous le souhaite pas . Ne vivez jamais cette situation . Que Dieu vous garde et garde les votres
@kabingo dora
Et toi qu’est-ce qu’as lu? qui t’as dit qu’il n’y a pas eu d’assassinats? en tout cas pas les rapports de la CNIDH. J’ai vu des gens sortir des cachots du SNR grâce à l’action de la CNIDH, j’ai vu des centaines de gens sortir des prisons grâce au plaidoyer de cette commission, j’ai vu des putschistes recevoir des avocats payés par la CNIDH. Je te rappelle que je suis au pays et que je suis témoin oculaire des actions de cette commission. Je ne dis pas qu’il n’ ya pas de défis, mais j’apprécie ce qui a été fait et encourage la CNIDH à aller de l’avant. Mes analyses ne restent pas focalisées sur ce qui ne va pas.
@Desiderate
Je sais ce qui se fait aussi au Burundi , ne vous prenez pas pour une lumière la seule différence est que je suis la victime , vous pas. Et puis ne me tutoyez pas on n’a pas gardé les vaches ensemble
@kabingo dora
Désolé si tu es victime, j’espère que tu trouveras assistance ailleurs. Quant au tutoiement, c’est ce que tu mérites avec tes propos indécents!
@Desiderate
J’aimerais savoir ou sont les « PROPOS INDECENTS » dans les commentaires de Kabingo dora.
Et je vous remercie d’avance.
@desiderate
Vous pouvez exprimer vos idées sans insulter les autres internautes et surtout dans le respect mutuel , la démocratie et la liberté d’opinion est aussi cela. Votre tutoiement en dit long sur vous même et je décide de vous opposer un silence apaisant.
@Kabingo Dora,
« Et puis ne me tutoyez pas on n’a pas gardé les vaches ensemble »
Apparemment il n’a pas gardé les vaches mais plutôt les cochons, les moutons ou les chèvres
Votre langage mérite d’être soigné, vous comme @Kabingo Dora. Comme on dit, « Chassez le naturel, il revient au galop ».
@ Dora Kabingo @SENYAMWIZA Jean Claude
« Celui qui se manque de respect donne aux autres la hardiesse de lui en manquer. »/ Pierre-Claude-Victor Boiste
Kwariho mukibibona mwobura kuja kwisunzu ryinzu! ça fait très mal de constater que ceux qui sont considérés comme anciens bourreaux tirent dans l’ombre sur ces fausses enquêtes pour traîner à la CPI les dirigeants actuels dont beaucoup sont les victimes du génocide de 1972. Je ne sais si cette fameuse commission des DH de l’ONU n’a pas entendu parler de la tragédie de 1972 au Burundi qui continue à nous diviser car restée impunie.
@ Désidérate
Je ne demande pas meiux qu’à vous croire, mais j’ai été incapable de mettre la main sur un rapport récent de la CNIDH (postérieur à 2015).
Pouvez-vous m’indiquer un lien ?
@roger crettol
Voici quelques liens des articles qui présentent le rapport annuel de la CNIDH 2016. Quant au rapport complet, merci de vous adresser à la CNIDH ou à l’Assemblée.
http://www.iwacu-burundi.org/au-sommaire-de-ledition-de-ce-jeudi-6-juillet-2017-du-journal-amakuru-yiwacu/
http://www.arib.info/index.php?option=com_content&task=view&id=16808
http://www.rtnb.bi/fr/art.php?idapi=1/3/245
La CNIDH est la seule institution de référence, qui est actuellement sur terrain et qui s’occupe de façon professionnelle, constructive et impartiale des questions des droits de l’homme. Mr Fatsah Ouguergouz s’est vite précipité de s’attaquer à cette institution à qui nous devons trop de respect, car nous sommes témoin de son action louable dans le pays.
Hahaha! None dufate iki ? Barya bantu bose bameshwe vyijane gutyo koko ?? None bameshwe nande? ? Mutama Ougergouz arabazi tuu!!
Mais seulement je demande aussi la justice pour cet Mbones yameshwe à Nyakabiga lors des manifestations
Décidément, affronter les rapporteurs des NU est devenu une mission dangereuse pour le Burundi. Rappelez-vous l’année passée, au lieu de faire face à la situation, la Ministre de la justice et sa délégation ont préféré faire l’école buissonnière. Cette fois-ci la délégation a tenu bon, mais s’est contentée de donner lecture des notes probablement rédigées dans les officines du parti. Pas vraiment convaincant.
Je veux dire à Baribonekeza et à tous les dd dans la même logique que lui que les crimes de l’opposition n’innocentent pas et n’effacent pas les atrocités et les cruautés du gouvernement Burundais.
Que l’on sache, la commission de Fatsah Ouguergouz a sollicité l’administration burundaise pour venir enquêter à l’intérieur du pays (et l’administration pouvait bien relever les délits de l’opposition)mais le régime a opposé une fin de non-recevoir. Et aujourd’hui le même régime accuse la commission de l’ONU (sans rire de honte) de n’avoir pas été sur le terrain pour recueillir une « documentation fiable. » Ridicule!
Les victimes de la barbarie du régime ont des noms(Ntasano,Bigirmana…)pourquoi le pouvoir burundais ne dit pas où se trouvent ces gens mais préfère toujours prendre refuge dans un déni stupide??
Selon Nyamitwe le porte-parole du régime aux abois et le ventriote dégoûtant Mutabazi le mal(crimes du gouvernement) s’appelle bien et le bien(rapport sincère de la commission de l’ONU) voilà le mal.C’est un monde à l’envers!! Je n’ai jamais vu un tel degré de bassesse,de la médiocrité et de la stupidité.
Meurlsaut,
Je compte 2 fois l’apparition du mot « stupide » dans votre petit commentaire. Il semble que ce mot vous hante.
J’espère, pour vous, que lorsque vous vous rasez la barbe le matin, il n’apparaît pas à chaque fois dans votre glace!
@Behappy
Qui se sent morveux qu’il se mouche!