Après l’appel du président de la République au Conseil National de la Communication à s’asseoir avec les représentants des médias suspendus afin qu’ils reprennent leurs activités, l’ organe de régulation a rencontré ce lundi 1 février 2021 certains responsables de ces organes. Iwacu dont le site est inaccessible depuis le Burundi et le forum fermé a répondu à l’invitation.
Les représentants de radios internationales BBC et VOA suspendues au mois de mai 2018, ont pris part à cette réunion. Il y avait également dans cette rencontre Léon Masengo, directeur de la radio Bonesha FM vandalisée avec la radio Isanganiro, la RPA, la Radio et Télévision Rema et Radio et Télévision Renaissance, au lendemain du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015 contre feu le président Pierre Nkurunziza. Le Groupe de Presse Iwacu était représenté de même que les journaux en ligne Ikiriho et Nawe.
D’entrée de jeu, le président du Conseil national de la communication, Nestor Bankumukunzi a tenu à ce que cette réunion se passe à huis clos.
Il a précisé que cette rencontre est une sorte de prise de contact : « Nous n’allons pas entrer en profondeur, mais le CNC compte, dans les plus brefs délais, organiser des séances individualisées pour que chaque cas soit profondément étudié. Il ne faudrait pas perdre de vue qu’il y a des mesures qui ont été prises par nos prédécesseurs. Il faut alors y aller cas par cas».
Le président du CNC a fait savoir que ’’le message du président de la République, Evariste Ndayishimiye n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd’’. « Chaque cas sera traité individuellement».
« La question des journalistes en exil ne concerne pas le CNC »
Le directeur de la Radio Bonesha FM a remercié le CNC pour sa ’’spontanéité à répondre à l’appel lancé par le président de la République en organisant cette rencontre’’. « Il faut que cette affaire soit réglée le plus vite possible, sinon nous sommes disposés à travailler dans le strict respect de la loi ».
Selon lui, le CNC a demandé à la radio Bonesha FM un document qui n’existe pas : ’’l’attestation de non poursuite judiciaire’’.
Pour le directeur de la Radio Bonesha FM, l’injonction du Chef de l’Etat au CNC semblait être une sorte de grâce présidentielle. « Il faut que le CNC puisse tenir compte de cette dimension et tout faire pour que les médias suspendus reprennent leurs activités ».
Cet aspect juridique a été également évoqué par le directeur du journal en ligne Ikiriho suspendu le 12 octobre 2018 par une mesure du Procureur général de la République. « Notre dossier n’est jamais allé devant les juridiction, il est resté dans ses tiroirs »
Le représentant du Journal Iwacu a fait savoir que le site, www.iwacu-burundi.org, n’est pas accessible au Burundi sans passer par des VPN ou faire d’autres acrobaties.
« C’est simple. Il y a un service de l’Etat qui a bloqué ce site. Il y a un petit truc à désactiver et tout rentrerait dans l’ordre», a-t-il fait savoir.
Il a évoqué la question du retour au pays de ’’certains journalistes partis en exil’’. La réponse du président du CNC, Nestor Bankumukunzi a été formelle et spontanée : « Ce dossier n’est pas du ressort du CNC, c’est une question qui pourrait être réglée par d’autres services ou instances».