Dans sa conférence de presse tenue ce mardi 17 décembre, la présidente du Conseil national de la communication a tenu à préciser qu’il n’y a pas de coercition dans la signature du Code de conduite des médias en période électorale. Un texte que cet organe de régulation a préparé et présenté aux médias pour approbation et signature le 9 décembre à Gitega au cours d’un atelier d’échanges sur la législation électorale.
L’ambassadrice Espérance Ndayizeye soutient mordicus que la signature de ce Code résumant les principes devant guider les journalistes en cette période électorale n’a pas été obtenu suite à un forcing.
Selon la présidente du CNC, la quasi-totalité des médias ont approuvé le texte. « Nous nous réjouissons qu’au terme d’intenses et riches échanges, un texte consensuel a été adopté par 59 médias sur 60 représentés et y ont apposé leurs signatures, faisant foi d’un engagement à couvrir les échéances électorales avec professionnalisme et ainsi contribuer pour des élections libres transparentes et apaisées au Burundi en 2025 ».
En signant ce Code, a insisté la présidente du CNC, les médias burundais se sont engagés à respecter plusieurs principes fondamentaux. « C’est notamment à diffuser des informations exactes et objectives sur le processus électoral, dans le respect du pluralisme et de l’équilibre de l’information, s’abstenir de publier des résultats partiels avant leur annonce officielle par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ou ses démembrements, éviter tout commentaire partisan ou dénigrement envers les partis politiques et leurs programmes ».
La présidente du CNC a souligné que ce Code ne remplace pas les lois existantes, notamment celles régissant la presse. « Le cadre légal en vigueur reste applicable, que ce soit en période électorale ou en période normale », a-t-elle tenu à préciser.
En tant qu’instance de régulation, le CNC réaffirme son engagement à maintenir un dialogue permanent avec les médias pour promouvoir une presse libre et responsable.
« Le dialogue reste notre locomotive », a conclu la présidente du CNC, appelant les acteurs des médias à marcher main dans la main pour une couverture exemplaire des élections de 2025.
Avec ce nouveau Code de conduite, les médias burundais sont appelés à jouer un rôle clé dans la préservation de la paix et de la transparence électorale.
Signalons que lors de la vulgarisation de ce texte préparé par le Conseil national de la communication, présenté et soumis aux responsables des médias pour approbation et signature, ce vade-mecum a suscité quelques échanges notamment sur son processus d’adoption, sur le caractère non inclusif de sa préparation et sur l’article 10 de ce code ’’interdisant aux journalistes de diffuser des résultats partiels des circonscriptions électorales sans le coup d’envoi de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ou ses démembrements’’.
Rappelons que cet article découle de la l’article 239 du Code électoral : « Est puni d’une servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de huit cent mille à quatre millions de francs Burundi (800.000 à 4.000.000 BIF) ou de l’une de ces peines seulement, toute personne physique ou morale qui annonce ou proclame les résultats d’une élection avant les organes compétents ».
Le cnc met en prison toute la population burundaise lorsqu’il proclame » l’article 239 du Code électoral : « Est puni d’une servitude pénale de cinq à dix ans et d’une amende de huit cent mille à quatre millions de francs Burundi (800.000 à 4.000.000 BIF) ou de l’une de ces peines seulement, toute personne physique ou morale qui annonce ou proclame les résultats d’une élection avant les organes compétents ».
Ceci empêche de facto à toute personne qui aura constaté une anomalie de la dénoncer.
Concernant les élections le problème se situera au manque d’observateurs neutres lors de la préparation , du déroulement et du comptage des voix, seul le parti au pouvoir y aura accès.
Le CNC devrait également s’engager à ne pas couper Internet et à permettre aux citoyens de garder leur liberté de communiquer.
S’il est interdit de de publier des résultats partiels, donc des chiffres, il ne doit pas être interdit de publier les tendances selon les observations et les sondages que chaque journal peut faire à sa discrétion. C’est une pratique courante dans les élections qui se font dans des conditions normales.
Il y a aussi des faits, des chiffres et des opinions. J’estime que les journaux et, d’ailleurs tout habitant de ce pays, ont le droit de donner des opinions et des pronostics selon les réalités qu’ils observent autour d’eux.
Il est vrai qu’il a été donné à la CNI l’exclusivité de publier les résultats finaux, il n’est pas dit que ces résultats sont vérités d’évangile. D’où il faut déjà se préparer à écouter des contestations basées en grande partie sur les observations qu’on n’empêche de publier pendant les élections.