Peur au sein des populations du Sud Kivu, qui craignent des attaques du M23 alors que l’armée congolaise est en alerte maximale. Le service de renseignement burundais serait également présent, à la recherche d’éléments des différents groupes armés qui voudraient attaquer à partir de la RDC. L’administration locale tente de tranquilliser.
<img6376|left>A Sange, ce lundi10 décembre, localité de la chefferie de la plaine de la Rusizi dans la région du Sud Kivu, à moins de 12 km de la frontière burundaise. Ici, on parle plus des mouvements de militaires congolais tout au long de la route menant vers Uvira que des pluies abondantes qui menacent parfois les champs : « Les forces de sécurité sont en alerte maximale. Elles attendent une éventuelle attaque », confie-t-on en murmurant.
L’armée congolaise n’exclue pas un échec des négociations de Kampala entre le M23 et le gouvernement de Kinshasa.
Cette situation n’est pas sans conséquences sur la sécurité des Congolais d’origine burundaise établis dans la région, alors des accusations fusent parmi des habitants de Sange : « Les agents du service de renseignement burundais opèrent avec les policiers et militaires congolais pour nous traquer, nous accusant de rouler pour l’opposition burundais », indique M.K, un père de famille de 8 enfants, la soixantaine passée.
Et de rappeler que certains membres de la communauté burundaise de la chefferie de la plaine de la Rusizi ont déjà quitté le Congo vers Cibitoke, avec leurs troupeaux.
D’après une source à Cibitoke, des sites pourraient être érigés sur la colline Cishemere à moins de 2 km du chef-lieu de cette province de l’ouest du pays pour accueillir d’éventuels réfugiés en provenance de la RDC.
François Rubota, député du Sud Kivu qui séjourne dans la région se dit " extrêmement préoccupé par l’état d’insécurité " qui y sévit, mentionnant " d’intenses campagnes d’appel au calme menées de concert avec l’administration locale ".