Une dizaine de représentants provinciaux du parti FNL viennent d’être exclus de cette formation politique. Et cela, après une lettre exposant leurs griefs contre le président du parti, Jacques Bigirimana.
Ils sont accusés de « trahison allant de l’utilisation abusive du cachet du parti FNL, de l’insubordination, de la calomnie et des insultes vis-à-vis des dirigeants à commencer par le président, par l’utilisation du faux et usage de faux, de la division des Banamarimwe (militants de ce parti, ndlr) et de l’incitation à la haine entre les militants à la base. »
Dans une lettre du 16 octobre 2020, envoyée au président du parti FNL, Jacques Bigirimana, ces représentants provinciaux ont demandé une convocation d’un congrès extraordinaire qui va mettre en place une nouvelle structure de leur parti FNL, « après avoir constaté plusieurs irrégularités politiques. » Ces représentants provinciaux trouvent qu’en date du 10 octobre 2020 en présence du comité exécutif, du bureau politique, des représentants provinciaux, Jacques Bigirimana a tenu un discours de démission indirecte et apolitique.
Selon eux, il a montré des signes de fatigue et d’incompétence. « Vous avez dit que le président principal du parti FNL est mort et que nous restions orphelins car il était le seul patron du Parti FNL est que pour le moment vous n’êtes pas capable de diriger, d’assurer les responsabilités politiques du parti FNL et de défendre les autres intérêts politiques du parti. » D’après ces représentants provinciaux, Jacques Bigirimana a ajouté que chacun pourrait prendre le chemin qu’il voudra. Il a également dit, d’après les signataires de la lettre, qu’il ne veut pas des dérangements téléphoniques venant des leaders du parti notamment les représentants provinciaux et communaux et que ceux derniers peuvent fermer toutes les permanences de leurs localités. « Vous avez dit que l’existence des permanences n’est plus nécessaire et que le parti FNL peut vivre sans membres actifs et qu’on reste uniquement sur le nom. »
Des menaces en l’encontre de ses militants ?
Selon les signataires de cette lettre, les intérêts politiques du parti restent gérés par Jacques Bigirimana. « Vous êtes le président en même temps secrétaire général, trésorier, porte – parole et charge de la Communication …, car toutes les décisions sont prises sans consultation du comité exécutif. »
Ces représentants provinciaux assurent que, lors des réunions, Jacques Bigirimana ne tolère pas d’échanges d’idées car il fait un exposé. Il affiche aussi du mépris à leur égard. « Vous leur dites que vous avez atteint un niveau de richesse qui ne chutera plus, comme quoi ces représentants du parti dans divers coins du pays ne valent rien devant vous. » Chaque fois qu’un leader du parti avance une idée contraire dans la réunion ou en dehors de la réunion, poursuivent-ils, vous l’intimidez farouchement en disant que vous allez lui casser la tête ou l’emprisonner soi-disant que vous êtes fort dans ce pays. « On se demande comment on peut coopérer avec un supérieur qui n’a ni considération ni soucis envers les leaders de notre parti. » Ils demandent aux forces de l’ordre de protéger les signataires de cette lettre et « les autres qui n’ont pas signé après les intimidations téléphoniques de Jacques Bigirimana. »