« Le lac Tanganyika, un trésor à protéger ». C’est autour de ce thème que le Burundi a célébré la journée nationale du lac Tanganyika, ce samedi 21 juillet. Cette journée est normalement célébrée le 22 juillet de chaque année.
<doc4702|left>Albert Mbonerane, au nom de l’ACVE (Action Ceinture Verte pour l’environnement), interpelle tout le peuple burundais pour protéger ce lac et sa biodiversité : « Le lac nous parle. Si nous voulons survivre, nous devons le protéger. »
Pour lui, l’actuel code de l’eau est très clair. En son article 5, Albert Mbonerane signale que ce code exige une distance de 150m pour toute construction au bord du lac. En son article 150, poursuit-il, le code indique que ceux qui ont construit dans la légalité peuvent considérer cela comme des droits acquis. Car, mentionne ce texte, « ils ont construit sur autorisation des personnes habilitées à les laisser bâtir ».
Et l’article 155 de ce code donne l’autorisation au ministre en charge de l’eau de procéder à la vérification de tout droit acquis réclamé. D’après Albert Mbonerane, si le ministre trouve que les constructions n’ont pas suivies les normes, il est autorisé par la loi, d’exiger toutes les preuves montrant leur légalité.
S’il trouve que ce n’est pas le cas, souligne-t-il, les propriétaires de ces constructions doivent déguerpir. Si c’est légal, nuance-t-il, c’est l’Etat qui exproprie et indemnise.
Optimisme
A voir l’implication du gouvernement, via le ministère ayant l’environnement dans ses attributions, les organisations de la société civile, les partenaires et les pays riverains du lac, Albert Mbonerane pense que le lac Tanganyika va retrouver son image.
« L’eau c’est la vie. Nous devons tout faire pour garantir aux générations futures que le lac Tanganyika est protégé contre toute source de menace », souligne Jean Marie Nibirantije, ministre en charge de l’eau et de l’environnement.
« Remédier aux problèmes de surpêche et de pollution du lac », sont deux priorités, selon lui, que le gouvernement burundais a mis en avant pour garantir une gestion durable du lac. Il fait remarquer que les villes construites au bord du lac ne cessent de s’agrandir dans le temps et dans l’espace. Comme conséquence, précise-t-il, les déchets tant solides que liquides augmentent.
Toutefois, il rappelle qu’à l’intérieur des périmètres de protection, les dépôts, les installations des activités de nature à nuire indirectement ou directement à la qualité de l’eau ou à la rendre impropre à la consommation, sont interdites.
Il s’agit, énonce-t-il, des dépôts d’ordures, d’immondices, des hydrocarbures et toutes les substances présentant des risques de pollution comme les produits chimiques, les pesticides, exploitation de carrière ou d’autres substances minérales, les installations des canalisations des eaux usées de toute nature, installation d’un cimetière, des dépôts des boues, des vidanges et les fosses sceptiques.
Jean Nibirantije, ministre en charge de l’eau et de l’environnement, lance un appel à toute la population burundaise de « ne plus faire des déversements, des écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects de toute nature, susceptibles de provoquer ou d’accroître la pollution de l’eau ».
« Des mesures allant à la fermeture ou à l’arrêt de leur activité seraient envisagées », avise-t-il. Il met en garde notamment les usines de transformation de l’huile de palmier et les hôtels se trouvant le long du lac.
Selon lui, une zone tampon de 150m doit être respectée et tous les cadres du ministère, la société civile, les ONGs sont appelés à aider le gouvernement à la vigilance.
Signalons que la journée de Samedi a été marquée par le nettoyage de la plage à côté du port de Bujumbura, la destruction des mauvais filets, des jeux- concours des poèmes, des sketchs,….
Jean Lamy, ambassadeur de France au Burundi, le secrétaire exécutif, de l’Autorité du Lac, des cadres de la 2ème vice-présidence de la République et d’autres personnalités étaient là.