Lundi 23 décembre 2024

Économie

Classification des hôtels : le Burundi, mauvais élève

19/06/2018 Commentaires fermés sur Classification des hôtels : le Burundi, mauvais élève
Classification des hôtels : le Burundi,  mauvais élève
Léonidas Habonimana : « Aucun établissement hôtelier n’est classé au Burundi. »

Le Burundi compte plus de 500 hôtels. Néanmoins, leur classification n’a pas encore eu lieu. « Une entrave au développement du secteur », regrettent les hôteliers.

« Il existe autour de 516 établissements avec plus de 7900 chambres au niveau national», selon un inventaire de l’Office national du Tourisme(ONT). Malheureusement, déplore Léonidas Habonimana, son Directeur Général, aucun de ces établissements n’est classé. Ce qui ne signifie pas qu’ils ne remplissent pas les critères, mais parce que la commission mise en place n’a pas encore travaillé.

Pour lui, la classification des hôtels est d’une importance capitale. « Elle offre aux clients une garantie d’un accueil soigné dans un établissement bien entretenu ». Elle donne en outre une information fidèle et complète sur les services proposés.

Ainsi, il appelle les hôteliers et les investisseurs potentiels à s’y préparer. Et de faire un clin d’œil : « Un hôtel ne reçoit pas les étoiles après la construction, mais dans sa conception ».

Au niveau de la Communauté de l’Afrique de l’Est, le Burundi reste en arrière dans ce classement. A titre indicatif, au Rwanda, sur 90 hôtels, 75 ont été classés en 2013 dont deux avec 5 étoiles, 15 avec 4 étoiles, 32 ayant trois étoiles, 17 avec deux étoiles et un hôtel avec une étoile. En Ouganda, M. Habonimana parle de 63 établissements classés en 2014 tandis qu’en Tanzanie, 79 hôtels sont déjà classés.

Plusieurs critères sont pris en compte dans la classification des hôtels, des restaurants. Jérémie Hakizimana, expert en la matière, cite l’emplacement, le site et l‘environnement, le type de bâtiment, la qualité de services, etc.

Des conditions essentielles doivent être remplies. Il faut avoir notamment une licence professionnelle ; un permis d’exploitation valide ; une évacuation des déchets ; un système de sécurité, anti-incendie et électrique ; la qualification et l’expérience du personnel de direction, l’assurance des biens, etc.

« Ainsi, pour avoir une ou deux étoiles, l’établissement doit avoir une autonomie d’accès et de circulation ». Pour trois étoiles, toutes les chambres doivent être en outre reliées à un couloir. Et quatre étoiles sont attribuées à un établissement dont le bâtiment est entièrement indépendant.

En ce qui est de la capacité d’accueil, l’expert indique que pour être classé (1, 2, 3,4 et 5 étoiles), l’hôtel doit proposer au moins dix unités locatives. Les couloirs et escaliers doivent faciliter le passage et être bien éclairés, équipés de lampes et la pente ne doit pas être raide.

« Une nécessité »

Pour être coté une ou deux étoiles, l’expert signale que le service doit durer au moins 18 heures. Ce qui signifie que l’établissement reste ouvert durant tout ce temps. Elle est de 24 heures pour le reste.

La réception joue aussi son rôle. Une ou deux étoiles sont attribuées aux établissements où cet espace est adapté à cette tâche. Et pour celui de quatre ou cinq étoiles, il doit disposer d’un comptoir réservé au service clients.
Quid du rafraîchissement ? Il doit être disponible et facilement accessible au moins 16h par jour pour les hôtels d’une ou deux étoiles. Pour le reste, il est de 24 heures.

« La classification des hôtels est une nécessité », réagit Guy-Orly Ncuti, gérant de l’Hôtel New Agena, à Bujumbura. Ce qui permettra aux hôteliers de s’ajuster aux critères et d’améliorer leurs services. Avec cet exercice, il ne doute pas que le Burundi sera désormais compétitif au niveau de la CEA. Pour lui, le manque de classification est une entrave au développement du secteur.

Un autre hôtelier de Gitega abonde dans le même sens. « Même si beaucoup de nos établissements vont être déclassés, les nouveaux investisseurs sauront quoi faire pour décrocher une meilleure classification ».

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