L’alliance mondiale de la société civile CIVICUS a annoncé jeudi 8 février qu’elle avait ajouté la journaliste burundaise Floriane Irangabiye, actuellement emprisonnée, à sa campagne Stand As My Witness (Soyez mon témoin), une campagne qui plaide pour la libération immédiate des journalistes, activistes, dissidents et défenseurs des droits humains qui sont injustement emprisonnés dans le monde entier.
La journaliste Floriane Irangabiye rejoint 19 autres personnes emprisonnées dans le cadre de la campagne, notamment Narges Mohammadi, militante iranienne des droits de la femme et lauréate du prix Nobel de la paix, Chow Hang-Tung, militante de Hong Kong, et Khurram Parvez, célèbre défenseur des droits humains au Cachemire.
À ce jour, 25 personnes participant à la campagne, originaires de pays tels que le Nicaragua, l’Algérie et les Philippines, ont été libérées grâce aux efforts collectifs de militants du monde entier.
CIVICUS a lancé la campagne Stand As My Witness en 2020 pour honorer l’héritage de l’ancien prisonnier politique sud-africain Nelson Mandela. « Notre décision d’ajouter Florian Irangabiye à l’initiative Stand As My Witness souligne la nature tragique et injuste de son emprisonnement », a déclaré Asma Darwish, chargée de campagnes de Civicus pour l’initiative Stand As My Witness. « Nous espérons que le fait d’attirer l’attention sur son cas accélérera sa libération afin qu’elle puisse retrouver sa famille et poursuivre sa vie ».
En 2019, Irangabiye a cofondé Igicaniro, une station de radio en ligne basée au Rwanda qui critique le gouvernement burundais. Le 30 août 2022, les services secrets burundais ont arrêté Irangabiye lorsqu’elle était au Burundi pour assister aux funérailles d’un parent. Les autorités l’ont faussement accusée de mettre en danger l’intégrité de la nation, souligne un communiqué de l’organisation Civicus.
Selon cette organisation, au cours de son procès, le procureur n’a présenté aucune preuve crédible et le tribunal a admis par la suite que son interrogatoire initial n’avait pas respecté les procédures appropriées. Malgré cela, ajoute ce communiqué, un tribunal l’a reconnue coupable le 2 janvier 2023 et a ordonné une peine de dix ans, confirmée en premier appel.
Aujourd’hui, Irangabiye est dans une cellule de la prison de Bubanza, où sa santé, déjà compromise par un problème médical de longue date, s’est encore détériorée.
Le 11 janvier 2024, Irangabiye a comparu devant la Chambre d’appel de la Cour suprême, où ses avocats ont soulevé les irrégularités de son dossier. Ce recours est en cours d’examen.
« Les autorités burundaises devraient montrer au monde entier qu’elles respectent les principes de la justice en libérant Floriane Irangabiye », a déclaré Paul Mulindwa, responsable du plaidoyer pour l’Afrique à Civicus.
« Nous attendons avec impatience que la Cour suprême ordonne sa libération ou que le président du Burundi décrète une grâce, afin que nous puissions tous célébrer ensemble la liberté de Floriane », a-t-il fait savoir.