Au cours d’une table ronde sur la sécurité et la paix dans la région des Grands Lacs, tenue à Bujumbura du 14 au 15 juin 2022, les participants se disent mobilisés pour faire face à l’insécurité dans la sous-région. Certains appellent aux négociations pour résoudre les problèmes sécuritaires.
« Les pays de la région des Grands Lacs ont une responsabilité partagée de promouvoir la paix et la sécurité. Un problème d’un pays membre doit être un problème pour toute la région », a indiqué Bernard Ntahiraja, coordonnateur de la CIRGL au Burundi. Et de soutenir qu’avec une force combinée de tous les pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), on peut aboutir à la paix durable dans la région.
Le coordonnateur de la CIRGL au Burundi a martèlé que tous les pays membres de la CIRGL devraient être préoccupés par la question de l’insécurité à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Interrogé sur la possible intervention militaire du Burundi en RDC, il se veut rassurant : « Le Burundi est prêt à contribuer à la restauration de la paix partout, conformément aux procédures convenues par des voies diplomatiques et autres. Sur le cas échéant, je ne doute pas qu’une fois le Burundi sollicité, il apportera une suite appropriée. »
Selon lui, le Burundi ne sera pas directement affecté par la guerre à l’Est de la RDC : « Nous avons des forces de l’ordre et de défense capables de protéger le territoire national. Elles travaillent aussi efficacement dans les missions de maintien de la paix ».
Bernard Ntahiraja regrette que l’insécurité persiste dans la région malgré les efforts consentis. « La région des grands Lacs fait toujours face aux défis liés notamment à la présence continue des forces négatives et des groupes terroristes, le manque de coopération judiciaire entre certains pays, la porosité des frontière et l’exploitation illicite des ressources naturelles. » Il appelle les pays membres de la CIRGL à garder une vision commune sur la promotion de la paix dans la région.
Selon Aristide Botonga, expert militaire du Mécanisme conjoint de vérification élargie (MCVE), la guerre à l’Est de la RDC affecte toute la région des Grands Lacs : « Il y a l’Ouganda et le Rwanda qui sont déjà impactés par l’activisme de ces groupes armés. La population est vraiment affectée ».
Il confie que le MCVE a déjà reçu des requêtes provenant du Rwanda et de la RDC en rapport aux bombardements dans leurs territoires respectifs : « Notre équipe est sur terrain. Notre mandat est de faire la vérification de ce qui se passe sur terrain, des allégations des uns et des autres, formuler des recommandations et soumettre des rapports à notre hiérarchie. La décision est prise par cette dernière. »
Aristide Botonga recommande des négociations pour mettre fin à la guerre. Et d’appeler les chefs d’Etats membres de la CIRGL à s’asseoir ensemble pour étudier la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et trouver des solutions.
Iwacu a approché les représentants du Rwanda et de la RDC, mais n’ont pas voulu s’exprimer sur cette question de l’insécurité à l’Est de la RDC.