Autour du budget de préparation du cinquantenaire de l’Indépendance du Burundi, l’Olucome annonce une gestion floue. Tout est en ordre, selon les préparateurs.
« J’ai l’honneur de vous demander de virer un montant de 808.778.000 Fbu sur le compte 001.17 ouvert à la BRB au nom de la présidence de la République sur la rubrique « frais de fonctionnement » », motive Alain Guillaume Bunyoni, chef de cabinet civil du président, dans une lettre au ministre des Finances, le 13 mars 2012. Ce montant devait, selon la même lettre, émerger sur le litera « préparation et célébration du cinquantenaire de l’Indépendance du Burundi, le 1er juillet 2012.» Alain Guillaume Bunyoni précise que près de 60% de ces fonds seront utilisés, lors des différentes cérémonies d’inauguration des réalisations dans toutes les provinces du pays.
<doc4135|right>« Nous exigeons la transparence »
Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (Olucome), affirme que cette rubrique « frais de fonctionnement » n’existe pas dans la loi budgétaire 2012 : « Ce qui signifie que la gestion de ces fonds est floue, car ils sont affectés sur un compte sans accès de contrôle. » Ce transfert devait, selon Rufyiri, passait par le circuit budgétaire avec l’autorisation de la direction des Marchés Publics. « Même si on ne passe pas par les Marchés Publics, une procédure devrait s’imposer », insiste-t-il.
Le président de l’Olucome s’insurge aussi contre les honoraires de 250 mille Fbu octroyés mensuellement à chaque membre du comité de préparation du cinquantenaire pendant six mois en plus de leurs salaires : « C’est regrettable qu’ils ne payent même pas l’IPR sur ces honoraires. » Et de proposer que ces gens reçoivent des jetons de présence lorsqu’ils tiennent des réunions.
Gabriel Rufyiri recommande la transparence dans la gestion des fonds de préparation du cinquantenaire.
« L’urgence s’imposait »
Selon un membre de la commission chargée de la préparation du cinquantenaire, il était plus que nécessaire que cet argent leur soit transféré. Pour lui, la commission a été instituée le 23 janvier et jusqu’en mars, ils n’avaient pas de frais de fonctionnement. « Or, nous avons besoin de logos, de motiver les élèves qui préparent le cinquantenaire, de publier des communiqués, etc. », indique-t-il. Pour l’encadrement de 3500 à 4000 élèves, déclare-t-il, ils utilisent entre 10 à 15 millions Fbu par semaine. Par ailleurs, cette source signale qu’ils doivent faire la commande des objets qui seront utilisés, et leur réception doit prendre au moins deux mois. Nous ne pouvions pas, justifie-t-il, faire toutes les démarches des Marchés Publics, au risque d’être en retard.
Concernant les honoraires, il est sans équivoque : « L’ordonnance mettant en place notre commission ne prévoit pas d’impôt sur nos honoraires. En outre, toutes les commissions nommées reçoivent des gratifications. » Et d’ajouter qu’il s’agit d’une activité qui s’ajoute à leurs occupations principales.