La Belgique décore les personnalités qui ont servi le Burundi pour ce cinquantenaire écoulée. Vendredi 15 février, c’était au tour du Prince Baranyanka Charles, premier ambassadeur du Burundi à Bruxelles.
<doc7122|left>Kayanza, à Rabiro, vendredi 15 février. Au domicile du Prince Pierre Baranyanka, où son fils, Charles Baranyanka réside actuellement. Les cérémonies ressuscitent les vieux souvenirs de la cour : les groupes de danse qui se relayent. Le tambour qui fait entendre sa voix. Les voisins du prince en fil indienne, cruches de bière sur la tête, qui débarquent au rythme d’un poème épique déclamé par un {mushingantahe} (notable), qui dirige la délégation. La monarchie a repris ses habitudes le temps d’une journée, dirait-on.
Au barza de la demeure (décrite comme le {palais de Rabiro} par la banderole d’accueil) qui vient d’être réhabilité, après que le prince Charles Baranyanka ait décidé de regagner le bercail, des invités de marque dont l’ambassadeur de Belgique, Marc Gedopt. Certaines hautes autorités, ses anciens camarades d’école, les hommes d’église, sa famille, les autorités locales n’ont pas manqué au rendez-vous.
En l’honneur de la décoration qu’il vient de décrocher, le prince ne cache pas sa joie : « …Comblé et honoré, revêtu des plus prestigieuses décorations, mon épouse et moi nous en mesurons tout l’honneur et adressons notre très profonde reconnaissance à la Belgique et à Sa Majesté le roi Albert II pour cette haute et enviable promotion dont je suis l’objet », tient-il à mentionner, dans son propos, s’adressant au diplomate belge.
M. Baranyanka ne manque pas également de revisiter l’histoire pour raconter son aventure diplomatique, il y a 55 ans, évoquant ainsi sa nomination comme premier ambassadeur du Burundi en Belgique, « fonction redoutable pour un jeune étudiant, chargé d’une mission délicate pendant la grave crise qui secouaient nos deux pays et qui me touchait personnellement », explique-t-il.
A son tour, l’ambassadeur Marc Gedopt, parle plutôt d’un personnage exceptionnel dans un moment exceptionnel. Un vrai phénix : « Voir un burundais, ambassadeur, aux idées nationalistes, pourtant qui entretenait de très bonnes relations avec la Belgique, c’était extraordinaire ». Être du côté de l’indépendance aujourd’hui apparait comme un non-événement, renchérit-il, mais "50 ans avant, les choses n’étaient pas aussi simple que cela."
Une journée agrémentée par le partage d’un verre : du vin à la bière locale … La cour princière offrait.