Ils sont plus d’une soixantaine, expulsées de leurs maisons par le Tribunal de Résidence de Kabezi. Depuis le 4 mai, ils dorment dehors. Ils estiment qu’ils ont été délogés illégalement.
<doc4125|left>C’est la désolation totale pour les 5 familles du site de réfugiés de Kabezi. Expulsées de leurs maisons, depuis le 4 mai dernier, par le Tribunal de Résidence de Kabezi, elles dorment à la belle étoile. Elles ne savent plus à quel saint se vouer. Le froid, la pluie, la faim, la malaria,… ils n’en peuvent plus. Les yeux dans le vague, Cassien Gahungu, un des pères des familles délogées, est assis devant sa maison fermée à double tour. "Toutes nos affaires ont été jetées dehors. Maintenant, elles sont toutes endommagées", se lamente-t-il. Selon lui, leurs enfants ainsi que les personnes âgées ont commencé à tomber malade, dès le premier jour de leur expulsion. Son fils, Gélase Nduwimana, renchérit : « Les élèves, surtout ceux de la 6ème, ont des difficultés pour réviser les cours. Nous voulons, déclare M. Gahungu, que cette mesure soit suspendue car nous avons été expulsés illégalement.
Le conflit éclate en 2003. La commune de Kabezi décide d’octroyer des parcelles à 5 familles réfugiées de 1993. Emmanuel Nintunze proteste. Ce dernier estime que ces parcelles lui appartiennent. Il décide de porter plainte contre ces 5 familles. "Pourquoi nous? Il devait plutôt attaquer la commune de Kabezi qui nous a donné les parcelles." s’interrogent les familles expulsées. Ce à quoi Emmanuel Nintunze rétorque : « Ils n’ont pas reçu ces parcelles par la commune. Aucun document ne l’atteste. » Et pourtant, l’administrateur de Kabezi de l’époque, Emmanuel Baragiye, affirme que c’est lui qui a attribué ces parcelles à ces réfugiés. En 2005, le Tribunal de Grande Instance décide l’expulsion de ces familles et ordonne au Tribunal de Résidence d’appliquer la sentence. Ce qui a été fait le 4 mai 2012.
<doc4126|right>"Les documents utilisés par Emmanuel Nintunze sont des faux"
Les 5 familles accusent Emmanuel Nintunze d’utiliser de faux documents. Ce dernier réplique que c’est plutôt ces familles qui en ont. "Cette propriété m’a été octroyée par la décision du gouverneur en 2000. Elle était de 30m sur 30m. J’ai tous les documents." précise-t-il. Faux, proteste Emmanuel Baragiye, il n’a jamais été question de 30m sur 30m, c’était plutôt 15m sur 20m. « Je ne sais pas d’où il sort ces documents?" précise-t-il. Selon lui, les parcelles données à ces 5 familles n’étaient pas incluses dans la parcelle d’Emmanuel Nintunze. "De plus, le 22 juillet 2005, le gouverneur de l’époque a pris l