métrage 2011 pour Le Rencard. Il incarne la génération montante des producteurs de cinéma burundais. Bien avant l’évènement, nous l’avions débusqué dans la Netty Communications…
Ainsi s’appelle sa boîte de production, montée six ans après sa licence en Communication et Conception audiovisuelle (Université Lumière). Ainsi Jean-Marie a-t-il voulu honorer la mémoire de son père, feu ‘Marinetty’, décédé quand le jeune marié qui totalise 31 étés terminait le jésuite Lycée du Saint-Esprit. Avant de s’assoir derrière cette chaise en bois clair, dans la salle 22 d’un étage (Immeuble Umuhororo) situé non-loin du marché central, Jean-Marie aura trimé.
D’abord journaliste radio (CCIB Fm+) en 2005, il intègre ensuite l’Unité Radio Onub avant de se tourner vers l’image grâce aux économies réalisées pendant ce job onusien de six mois. Nouveau job offert par son ancien professeur à la fac ( Simon Kururu ), rencontre avec les ‘grands’ de la caméra version locale (dont un M. Jean-Pierre qui travaille pour l’agence Reuters, ou encore Musaba de la vénérable RTNB), petite cure de travail en solitaire, retrouvailles avec le système des Nations-Unies, puis une seconde session d’indépendance où Jean-Marie se voit notamment confier par Ucom (à l’époque Telecel) la réalisation de la campagne de publicité audiovisuelle pour le produit Telema (téléphone fixe sans fil).
Fin 2007, maigre, aguerri, le natif de Bujumbura dit ‘rural’ intègre la Productions Grands-Lacs, maison de communication créée par Léonce Ngabo. Avec un titre : « J’étais chef du département ‘Audiovisuel’ ». Voici le film documentaire La Mère et l’Ange (sur Maggy de la Maison Shalom), voilà Le retour des Éléphants: « J’ai participé à toutes ces belles réalisations », raconte Jean-Marie, caméraman-monteur à la PGL. Vers 2009, Ndihokubwayo s’estime assez mûr pour se lancer dans une carrière en solo : il fonde la Netty Communications.
Chine, Burundi
Ambitieux, Jean-Marie manœuvre en coulisses pour se trouver des actionnaires (les banques tolèrent peu ces jeunes aventuriers qui n’ont rien à hypothéquer, sauf leurs yeux pleins de rêves), puis fond sur la Chine se trouver du matériel. Résultat : « Avec près de 50.000 $, j’ai acquis du matériel, à ma connaissance unique au Burundi », lance-t-il. Et de vous montrer ses rails, ses grues, et de vous ouvrir ce grand coffret venu des terres chinoises, où l’on découvre des lampes destinées à « livrer de la lumière du jour ».
Après l’équipement est naturellement venu le travail : Netty Communications embarque Steven Sogo pour tourner des beautés comme Sarah, Visage ; avant de se concentrer sur du gospel. Entre-temps, Jean-Marie produit le scénario de Francis Muhire dans Taxi-love, ce qui a pour sanction le Prix du Meilleur Film burundais lors du Festicab 2010. Pour compléter les détails, il vient de terminer la production du film promotionnel du tourisme au Burundi. Et la Netty Communications vit, qui de ces productions, qui de la location de son matériel (la caméra, les grues, les rails et même un caméraman reviennent respectivement à 50.000Fbu par jour).
C’est vers la fin de la rencontre que Jean-Marie commence à parler sérieux: « En 2006-2007, pas plus de cinq entreprises burundaises s’adonnaient à la publicité. Regardez maintenant la Télé Renaissance : il arrive qu’elle enchaîne cinq minutes de pub », se réjouit le producteur. Bonne évolution conjuguée au fait que « les ONG intègrent de plus en plus les films documentaires pour donner plus de visibilité à leurs réalisations ». Un changement à mettre en partie sur le compte des jeunes créateurs travaillant dans le privé comme lui, Jean-Marie, Paci, Papy, qui auront tous eu, en leur temps, le quart de gloire sur les marches du Festicab.