Guido Huysmans, membre fondateur et directeur artistique de l’Afrika Filmfestival, est subitement décédé ce 1er août. Une immense perte pour le cinéma burundais, africain.
C’était le 21 juillet dernier, sur la pelouse de l’Ubuntu Résidence. La communauté belge du Burundi était réunie pour sa fête nationale. Il m’expliquait être de passage pour des rencontres avec des cinéastes et producteurs locaux. Une semaine après, il postait sur son compte Facebook une photo avec l’équipe du Centre culturel Meet’we, à Mutanga Sud. Il connaissait le pays, le monde du 7ème art, il adorait faire un crochet par Bujumbura pour quelques nuits de repos dans un guest house de Gatoke qu’il affectionnait particulièrement.
Guido, retrouvé inanimé chez lui à Diest (Belgique), aimait le Burundi.
Je l’ai connu en 2009 alors que je venais de recevoir d’une amie commune une copie de l’impressionnante somme de 600 pages intitulée « Les Rwandais et les Burundais face au cinéma et à l’audiovisuel (1896-2008).» Cette bible cinématographique sur les deux pays a été écrite par (et avec) son ami Convents, « l’autre Guido du cinéma africain avec lequel il créa l’Afrika Filmfestival, à Louvain, en 1995 », rappelle la journaliste Claire Diao, spécialiste des cinémas d’Afrique.
Il défendait le cinéma africain, le connaissait, mettait un point particulier à porter, mettre en réseau, présenter les talents artistiques du continent, de l’Afrique du Sud au Sénégal en passant par le Mozambique, le Burkina-Faso ou Zanzibar.
Juré du Festicab en 2013, membre du jury du Rwanda Film Festival, travaillant pour le Festival du film arabe de Bruxelles, le décès de ce Flamand né à Uccle en 1958 aura foudroyé de nombreux cinéastes et artistes burundais. Journaliste, critique et ancienne chargé de la programmation au Festicab, Natacha Songore parle « d’une perte tragique car Guido était quelqu’un d’authentique, de très serviable. Il n’avait jamais de jugement a priori, abordait tous sans condescendance. »
La mort de Guido Huysmans survient alors que le continent africain venait de perdre moins d’une semaine avant Bakary Diallo (Mali) et Lorenzo Mbiahou (Cameroun). Ces deux réalisateurs talentueux ont péri dans l’avion d’Air Algérie (vol AH5017) qui s’est écrasé le 26 juillet dernier au Mali.