Après la hausse des prix du ciment Buceco survenu ce 17 octobre, la pénurie de ce produit s’observe dans les magasins situés dans le quartier asiatique en mairie de Bujumbura. Les consommateurs dénoncent des spéculations.
Selon l’annonce de l’entreprise Burundi Cement Company (Buceco) de ce 17 octobre, le prix par sac de 50 kg passe de 24 500 à 28 500 BIF pour le ciment 32.5 R, tandis que le ciment 42.5 R passe de 30 mille à 34 mille BIF. Selon cette entreprise, cette hausse des prix fait suite à la conjoncture actuelle sur la chaîne d’approvisionnement des matières premières.
A 10h, ce 18 octobre, au quartier Asiatique connu pour la vente du ciment et autres matériels de construction, le ciment Buceco est introuvable. Certains magasins disposent seulement d’autres sortes de ciment dont Dangote et Simba.
Selon certains gérants des magasins, la pénurie du ciment Buceco s’observe depuis des mois. Des clients sillonnent des magasins à la recherche de ce produit rare. Ils accusent les vendeurs de le cacher pour spéculer sur les prix.
« Nous avons entendu qu’on a haussé les prix. Mais, où peut-on vraiment trouver le ciment Buceco. J’ai parcouru tous les magasins dans le quartier asiatique, en vain », se lamente un client qui gare sa voiture le long de la route pour discuter avec « des commissionnaires ». Ces derniers promettent l’aider à condition qu’il accepte d’acheter un sac de 50 kg à 39 mille BIF.
Selon lui, la Buceco n’a fait qu’officialiser la hausse des prix qui étaient déjà en application depuis des mois : « 4000 BIF par sac de ciment c’est beaucoup d’argent.
Pour nous qui avons des chantiers, on devra revoir les devis. Malheureusement, le respect de ces prix n’est pas garanti. Comme d’habitude, des vendeurs vont encore hausser les prix comme ils veulent ». Il appelle cette entreprise à augmenter la production pour satisfaire la demande.
Selon un autre client, des magasins cachent le ciment pour le vendre en clandestinité à des prix exorbitants : « En passant par les magasins, vous penserez qu’il y a pénurie du ciment Buceco. Il y en a plein derrière ces magasins. Pour l’avoir, il suffit de passer par un commissionnaire et d’accepter les prix. L’approvisionnement se fait en cachette ».
Certains gérants des magasins confient que cela fait des mois qu’ils ne sont pas approvisionnés en ciment Buceco. Pour eux, les spéculations soulevées par les clients ne sont pas fondées : « Quel intérêt avons-nous à cacher le ciment ? Notre tâche est de le vendre pour écouler les stocks. Nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas. Le problème n’est pas à notre niveau ».
Le président de l’Association burundaise des consommateurs (Abuco), Pierre Nduwayo, déplore la hausse des prix du ciment. Il déplore que les entreprises qui jouissent de monopole comme la Buceco prennent unilatéralement des mesures sans concertation avec tous les intervenants : « Ces entreprises doivent être suivies de près pour qu’elles ne se donnent pas le luxe de revoir les prix à leur guise sans concertation préalable avec l’autorité ».
Iwacu a contacté la direction de Buceco en vain.