Cette atrocité émane des tracts sur lesquels sont marqués les noms des individus qui doivent être tués pour sorcellerie. Les autorités décrient cet acte ignoble.
Onesphore Maronderye et Félix Ntukakazina ne sont plus. Ces deux personnes présumées sorcières ont été tuées sauvagement ce mardi 10 janvier à coups de gourdins et de machettes infligés par certains de leurs voisins résidant sur la colline Mageyo, zone Butahana, commune Mabayi.
Les informations reçues sur place font état d’une vingtaine de tracts qui y ont été ramassées. « Leurs noms étaient déjà mentionnés sur ces tracts ! », indique Jean Ndikumana un habitant de Mageyo en colère.
« Personne n’a le droit de se faire justice »
Les habitants de la zone Butahana déplorent également l’assassinat de Jeannette Nihoreho, une cultivatrice qui a été sauvagement assassinée la semaine dernière pour sorcellerie au moment où elle venait des activités champêtres.
« N’eût été l’intervention de la police qui a tiré des balles en l’air, le corps de cette mère serait morcelé comme celui d’une vache devant le boucher », témoignent les autorités locales rencontrées sur le lieu.
Selon elles, les bourreaux sont, pour le moment, locataires de la prison de la police à Mabayi.
La population de cette zone souligne en outre que les actes de violences sont devenus monnaie courante dans la commune Mabayi.
Elle met en cause les conflits fonciers et règlements des comptes comme moteur de ces tueries.
Les défenseurs de droits humains déplorent ces atrocités. Ils indiquent qu’un sorcier bénéficie de la présomption d’innocence quand il n’a pas encore été inculpé. En plus de cela, poursuivent-ils, le Burundi fait partie des pays qui ont ratifié la loi sur la l’abolition de la peine de mort.
Les autorités administratives à Mabayi promettent de travailler main dans la main avec la police afin d’arrêter toute personne qui a participé à ces assassinats.
Elles demandent à la population de ne plus se faire justice.