La commune Rugombo est la plus touchée en province Cibitoke par les violences basées sur le genre. Ce phénomène inquiète les défenseurs des droits de l’Homme qui reclament plus de sanctions à l’endroit des auteurs.
1.077 cas de Violences Basées sur le Genre (VBG) ont été répertoriés par les services du Centre de Développement familial et Communautaire (CDFC) Cibitoke à travers les 6 communes de la province de Cibitoke pour l’année 2013. Comme l’indique un des assistants psychosociaux du CDFC Cibitoke, il s’agit des violences économiques, psychosociales, physiques et sexuelles.
Selon les responsables du CDFC Cibitoke, c’est la commune Rugombo qui est la plus touchée avec en moyenne 25% des cas de VBG et surtout des violences sexuelles.
Dans cette commune frontalière du Rwanda et de la RD Congo, d’après un administratif, on note une recrudescence du phénomène de concubinage. « Il arrive même qu’un homme puisse entretenir deux femmes de l’autre côté de la Rusizi et de la Ruhwa », renchérit-il.
Et à en croire ses propos, des femmes en provenance de la RD Congo arrivent en masse dans les communes de Rugombo et Mugina pour prendre les maris des femmes Burundaises. « Cette situation sape la sécurité des familles », regrette-t-il.
D’après un autre administratif, certains hommes en quête de travail, une fois arrivés à Rugombo, prennent comme épouses d’autres femmes, délaissant ainsi celles restées dans leurs provinces d’origine.
Selon toujours les informations fournies par le personnel du CDFC Cibitoke, la commune de Mabayi se classe première pour les cas d’abandon scolaire suite aux grossesses non désirées. « Les orpailleurs et les commerçants sont souvent pointés du doigt comme auteurs », indique un éducateur au cours de la réunion des intervenants en matière de lutte contre les VGB dans cette province.
Arrangements à l’amiable et impunité à l’origine des VBG
Les organisations de défense des droits de l’Homme font savoir que certains facteurs tels que les règlements à l’amiable et l’impunité favorisent énormément le phénomène des VBG à Cibitoke. Les responsables de ces organisations demandent à l’administration et à la justice d’engager des actions énergiques pouvant aboutir à des sanctions sévères à l’endroit des auteurs des VBG. Des sensibilisations intenses, comme l’indique un des responsables de ces organisations, pourront permettre à la communauté d’assister efficacement les victimes des VBG et de faire face aux mauvaises pratiques d’arrangement à l’amiable.