La CNTB vient de saisir le ministre ayant l’Environnement dans ses attributions pour obliger la société Rugofarm de suspendre les travaux dans une propriété qu’elle estime du domaine public. La société s’oppose à cette demande.
<doc5995|left>Implantée dans le secteur Gabiro-Ruvyagira, à 1 km du chef-lieu de la commune Rugombo, une propriété d’une superficie de mille six cents hectares exploitée par la société agro-industrielle, Rugofarm, fait objet de polémique avec la Commission Nationale Terres et autres Biens (CNTB).
Le 8 octobre 2012, Mgr Sérapion Bambonanire adresse une correspondance au ministre de l’Environnement avec copie pour information au président de la République (N/Réf : CNTB/P/HC/482/2012). Le président de la CNTB dit que son institution est en train de mener des enquêtes pour déterminer si cette propriété est un domaine domanial au pas. Il demande alors la suspension des travaux dans ce domaine.
En réaction à la lettre de la CNTB, la direction de la Rugofarm adresse à son tour le 11 octobre 2012 une correspondance au même ministre avec copie pour information au président de la République et aux deux vice-présidents. « La Rugofarm attire votre attention de ne pas autoriser la suspension des travaux de Ruzizi qui risqueraient d’engager l’Etat du Burundi à débourser des dommages et intérêts énormes suite à la mauvaise appréciation ou mauvaise foi du président de la CNTB », avertit la correspondance.
Des tracts pour révolter la population
Dans la foulée, des milliers de tracts ont été trouvés au chef-lieu de la commune Rugombo, le 26 octobre 2012. Ces papiers appelaient la population à ne plus payer les frais de location de propriété à la Rugofarm. Selon ces écrits, la Rugofarm exploite la population en exigeant des montants exorbitants pour avoir un lopin de terre à cultiver. Les tracts incitaient aussi la population à désobéir à tous les ordres donnés par la Rugofarm. On pouvait également lire : « Celle-ci a beaucoup d’arriérés qu’elle doit payer à la commune Rugombo : 700 millions Fbu entre 1993 à nos jours ».
« Faux », rétorque un des responsables de la société. D’après lui, Rugofarm est une société de droit privé. Par conséquent, elle paie les taxes à l’OBR et non à la commune. La population rencontrée sur place parle de sabotage et exclue toute forme d’exploitation de la Rugofarm.
Interrogé à ce sujet, le gouverneur de la province de Cibitoke tranquillise les propriétaires de cette société. Anselme Nsabimana dit que ces tracts émanent de personnes de mauvaise foi qui veulent empêcher le développement de sa circonscription administrative. Il indique qu’il est en train de mener des investigations pour trouver l’origine de ces tracts.