13 familles de la localité de Buhinyuza en commune Rugombo refusent de verser une somme variant entre 200 et 300 mille Fbu à un certain Alphonse Ndayishimiye. Il s’agit pourtant d’une injonction de la Commission Nationale Terres et autres Biens datant de décembre 2012 après constat que les familles occupent les terres de M. Ndayishimiye.
<doc7574|right>7ème transversale tout près du chef-lieu de la province Cibitoke. Plusieurs maisons se dressent dans un triangle au bas de la route. Alphonse Ndayishimiye indique que tout cet espace appartenait à son père et qu’à la mort de celui-ci, il en a hérité. Très en colère, ce jeune fonctionnaire lâche: « J’ai l’impression que la CNTB (Commission National Terres et autres Biens) n’a pas assez des moyens pour faire respecter ses décisions. »
Et pour cause, explique-t-il, ça fait plus de quatre mois que cette commission a imposé aux 13 familles qui occupent sa propriété depuis 1996 de lui payer entre 200 et 300 mille Fbu selon les dimensions des parcelles. A cette époque, la CNTB conclut que ces familles devront le dédommager financièrement au lieu de restituer les parcelles. « J’ai accepté de toucher ces sommes pour mes parcelles dont une couterait aujourd’hui 1 million. »
Ainsi, en décembre 2012, un accord est signé entre ces familles et Alphonse Ndayishimiye en présence d’un responsable de la CNTB. Celui-ci ouvre un compte à la poste de Cibitoke. Une des familles verse la somme comme convenu mais les autres se rétractent. Depuis silence radio. Alphonse Ndayishimiye dit ne pas comprendre cette attitude. Et d’ajouter que lorsqu’il pose la question à la CNTB, personne ne veut lui répondre comme si cette commission s’était résignée.
<doc7575|left>Un accord décrié
Du côté des familles, toutes reconnaissent avoir signé un accord avec le propriétaire mais elles estiment qu’elles ne peuvent plus honorer cet engagement car même la CNTB n’y tient plus : « Après cet accord, certains d’entre nous ont adressé des correspondances à l’ombudsman et au président de la République et nous avons décidé de ne pas payer », confie Antoine Niyongabo, l’un de ceux qui vivent sur ces terres. D’après lui, après ces correspondances, la CNTB n’a plus convoqué ces familles comme elle le faisait avant et celles-ci en ont donc conclu que l’accord entériné ne comptait plus.
L’autre raison avancée par Antoine Niyongabo, c’est que les familles ont appris que l’administration a proposé à Alphonse une compensation en lui proposant d’aller s’installer dans une localité de Cishemeye non loin de là. Toutefois, celui-ci a refusé car, selon Antoine Niyongabo, « le sol y est caillouteux. » Pour lui, ces familles ne sont pas prêtes à payer.
A la CNTB, le ton n’est pas le même. Pour cette commission, ces familles doivent payer conformément à l’accord conclut en décembre dernier. Nous comptons réunir à nouveau les parties en conflit pour que cet accord soit respecté. Mais Alphonse Ndayishimiye reste sceptique quant à la réussite d’une nouvelle rencontre : « Rien ne me garantit qu’elles me payeront. »