Béatrice Ndayikeza est enceinte de 5 mois. Cette écolière de la 6ème année primaire a été engrossée par un enseignant. Les responsables de l’éducation et les défenseurs des droits des enfants à Cibitoke demandent des sanctions sévères à l’endroit de cet enseignant.
Troisième, d’une famille de cinq enfants, Béatrice Ndayikeza ,15 ans, fréquentait jusqu’au début du mois de novembre l’école primaire de Bwiza, colline Nyagumba, zone Masango de la commune Bukinanyana. C’est à 95 km du chef-lieu de la province Cibitoke.
Selon une source haut placée, cette fille a abandonné ses études après avoir été engrossée par Denis Ahishakiye, un enseignant de la 2ème année de cette école. La même source indique que cet enseignant marié, avec un enfant d’une année, avait à plusieurs reprises abusé sexuellement de Béatrice Ndayikeza. « C’est la honte pour tout le corps enseignant. Notre camarade a commis un acte déshonorant », se désole T.N., un autre enseignant de la 3ème.
Une source locale indique que l’auteur de cette grossesse, actuellement incarcéré au cachot de la commune Bukinanyana, a tenté à maintes reprises de corrompre les parents de cette fillette. « Il a signé un écrit dans lequel il reconnaît être l’auteur de cette grossesse. En outre, une somme d’argent devait être versée à la famille de l’enfant pour l’aider », indique-t-elle.
Le chef de colline Nyagumba fustige le comportement de cette famille. Cette dernière, selon ses dires, a préféré l’arrangement à l’amiable. Pour preuves, il souligne que la famille de la victime a fait volte-face. « Au départ, c’est cette famille qui nous a mobilisé pour traduire cet enseignant devant les instances habilitées. A présent, la même famille dit que leur enfant a été engrossée par une autre personne », affirme le chef de colline.
Selon ses propos, même l’acte de reconnaissance dûment signé par Denis Ahishakiye aurait mystérieusement disparu. Cet administratif à la base pointe du doigt le directeur communal de l’Enseignement à Bukinanyana, en complicité avec la famille de Béatrice Ndayikeza.
Même son de cloche du côté de l’Officier de police judiciaire (OPJ) en possession du dossier qui doute de la véracité des preuves apportées par le responsable de l’enseignement à Bukinanyana et les parents de l’enfant .Toutefois, cet OPJ dit qu’il a terminé ses enquêtes et attend de transmettre ce dossier à la police judiciaire à Cibitoke. « A ce niveau, ce dossier qui semble être flou sera complété par d’autres éléments à charge », rassure-t-il.
Les défenseurs des droits de l’enfant montent au créneau
Pour le Comité provincial de protection des enfants (CPE), la loi est claire pour un éducateur qui engrosse une enfant. Selon le Secrétaire du CPE Cibitoke, des poursuites judiciaires pourraient être engagées à l’endroit du présumé auteur. Un tel acte, d’après Richard Nkurunziza, pourrait-être qualifié de viol sur mineur avec circonstance aggravante en ce sens que le consentement avec un mineur n’est pas valable.
Le Directeur provincial de l’enseignement à Cibitoke préconise des sanctions administratives. Anicet Saïdi dit qu’il ne pourra jamais tolérer un tel comportement. Il promet de mettre au grand jour cette affaire et d’établir les responsabilités de chacun. Cette autorité affirme sans ambages que ce cas vient allonger la liste des grossesses précoces dans les écoles primaires et secondaires de la province de Cibitoke.