Une exploitation sexuelle de mineures a été découverte ces derniers jours à Rugombo, chef lieu de la province de Cibitoke. Une policière serait la principale accusée dans cette affaire. Les parents et les associations de défense des droits de l’Homme exigent des sanctions sévères.
<doc7123|right>C’est lors d’une descente des forces de l’ordre dans une maison située à la Transversale 8 au chef-lieu de la province de Cibitoke qu’au moins 4 mineures ont été découvertes. Selon un policier, qui a requis l’anonymat, ladite maison était louée par une policière du commissariat de Cibitoke. Celle-ci hébergeait temporairement de jeunes filles « en attente » d’hommes. « Sans doute cette policière recevait elle des commissions de la part de certains fonctionnaires qui veulent abuser sexuellement ces enfants ? », analyse-t-il.
Parmi les parents en colère, le père d’une des filles retrouvées explique que son enfant avait quitté le toit parental pour aller s’installer chez cette policière. « Celle-ci est une proxénète qui veut s’enrichir au détriment de l’éducation et de l’avenir de nos enfants », regrette-t-il, les larmes aux yeux.
D’après ce quinquagénaire, son enfant a déjà abandonné l’école. « Ma fille est partie, il y a un mois. Je la vois souvent et elle m’a jurée qu’elle ne retournerait plus chez moi », indique-t-il.
Selon les informations reçues sur place, une fillette de 14 ans qui fréquentait souvent la maison de cette femme policière serait déjà enceinte de 3 mois : « Sa famille ne sait plus à quel saint se vouer. Sa mère soupçonne un commerçant d’être l’auteur de la grossesse de sa fille».
Une autre source indique que certains fonctionnaires de Cibitoke-même sont directement impliqués dans ce traffic : « La plupart de ces hommes ont des familles à Bujumbura. Ils rentrent voir leurs femmes à la fin de la semaine. Les jeunes filles sont transportées dans des véhicules aux vitres teintées. On les trouve souvent dans certains bistrots chics de Cibitoke accompagnés par ces hommes. »
Les défenseurs des droits de l’Homme montent au créneau
Toutes les organisations de défense des droits de l’Homme à Cibitoke parlent d’un scandale sans nom. Elles exigent des enquêtes fouillées pour déterminer les responsabilités des uns et des autres. Elles qualifient le comportement de cette policière d’incitation à la débauche. Selon ces associations, cette pratique devrait être punie plus durement encore que le délit de viol lui-même. Entre-temps, ces organisations appellent toutes les instances habilitées à songer aux sanctions administratives et judiciaires qu’encourent le(s) auteur(s) des faits.
Contacté à ce sujet, le commissaire de la police judiciaire à Cibitoke dit que la phase pré-juridictionnelle est presque terminée : « D’ici peu, le dossier sera transmis au parquet de Cibitoke.»