L’élection des responsables du centre jeune de Cibitoke était finalement un enjeu politique, dans lequel le Cndd-Fdd s’est taillé la part du lion. Les partis de l’opposition dénoncent « une ingérence notoire dans une affaire apolitique. »
Une ambiance électrique régnait ce vendredi 13 Septembre au stade de Rugombo situé à 500 mètres du bureau communal au moment de l’élection des responsables du centre jeune de la province de Cibitoke.
Pour cause, le parti de l’aigle avait mobilisé de nombreux jeunes pour mettre sur pied les nouvelles instances du centre jeune Cibitoke. En dehors de toute attente, tout le monde croyait qu’un test allait être organisé pour départager les candidats : « Cette option a été vite abandonnée au profit d’une élection truquée à l’avance, afin de placer les jeunes issus du parti présidentiel », précise-t-on.
Dans la foulée, Donatien Nduwimana connu pour être l’un des chefs des Imbonerakure à Cibitoke a été élu comme représentant provincial de ce centre. La mise en place d’autres organes dirigeants de ce centre a suivi le même cheminement. Sur un total de 15 personnes, le Cndd-Fdd compte au moins une dizaine.
Politisation de la jeunesse
Les jeunes issus des partis de l’opposition n’ont pas apprécié la façon dont les organes du centre jeune ont été mis sur pied : « Il fallait à tout prix privilégier les critères de compétence. En aucune façon, il ne faut pas confondre les activités de la jeunesse avec celles des partis politiques », regrette Anatole Niyoyandemye du FNL, fidèle d’Agathon Rwasa.
Cette position est partagée par les responsables des partis de l’ADC Ikibiri œuvrant dans cette province de l’Ouest du pays : « Il ne fait pas l’ombre d’un doute que le Cndd-Fdd cherche par tous les moyens de s’assurer la victoire aux prochaines élections de 2015. Pour y arriver, le parti au pouvoir veut instrumentaliser la jeunesse en essayant de les distribuer des postes pour donner à leur tour des contributions en argent », déplore un des dirigeants du Sahwanya Frodebu.